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Grippe aviaire : les services de l'Etat reculent à nouveau

Ce matin, les services de l’Etat devaient intervenir dans les trois élevages du Pays Basque qui refusent l’abattage de leurs volailles saines. Les forces de l’ordre appelées à la rescousse ont quitté progressivement les lieux. Face à eux, les centaines de personnes mobilisées à l'appel du syndicat ELB.

A Gabat, les CRS n'hésitent pas à lâcher les gaz lacrymogènes contre la mobilisation. ©ELB
A Gabat, les CRS n'hésitent pas à lâcher les gaz lacrymogènes contre la mobilisation. ©ELB

A l’appel d’ELB, la mobilisation est arrivée dès potron minet autour des trois élevages du Pays Basque qui refusent l’abattage de leurs volailles. Parmi les personnes présentes, des paysans, des citoyens et de nombreux élus dont la conseillère départementale Isabelle Pargade, à Gabat.

Il semble que les services de l’Etat avaient bien l’intention d’intervenir aujourd’hui et procéder à l’abattage des canards et des poules pondeuses des trois élevages sains. A l'appui de leur intervention, des cars de police. A Gabat, les forces de l’ordre bottées et casquées ont lancé des gaz lacrymogènes. 

A Barcus, environ 400 personnes ont bloqué l’entrée de l’élevage. Pas loin d’eux, sept cars de police qui veillaient ont fini par quitter les lieux.

La préfecture des Pyrénées-Atlantique a réagi en cette fin de matinée. Elle "tirera toutes les conséquences juridiques de l’entrave à l’action des services vétérinaires", constatée par la gendarmerie nationale. Les parquets seront ainsi saisis pour d'éventuelles poursuites pénales, "sans préjudice des mesures administratives qui seront prises".

Dans le cadre du plan de lutte contre la grippe aviaire, elle a rappelé la mise en place de la stratégie d’abattage préventif applicable dans tous les élevages, commerciaux ou autarciques. Ainsi que le pacte de lutte contre l’infuenza aviaire qui a été signé le 13 avril dernier entre le ministère de l’agriculture et la filière.

En début d’après-midi, c’est au tour de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques d’intervenir et son président, Bernard Layre, n’est pas tendre à l’égard de l’Etat. Le syndicat « prend acte de [son] incapacité à faire appliquer le réglementation sanitaire sur l’ensemble de son territoire. » Incapacité qu’il qualifie même de laxisme.

Afin que la période de vide sanitaire démarre et que les activités de production redémarrent le 29 mai prochain, comme prévu, le syndicat demande des règles de confinement et un dispositif de suivi validé par l’ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, dans les trois élevages.

Le syndicat se réserve le droit d’engager toutes poursuites judiciaires contre l’Etat si, faute d’application de l’arrêté sur l’abattage préventif, d’autres éleveurs devaient en subir les conséquences.