Virginie Bhat

Barbara Pompili rencontre les hermelles

Ce matin, Barbara Pompili, secrétaire d'Etat chargée de la biodiversité, a fait une escale à Biarritz. L'occasion de rencontrer des hermelles... et les acteurs de la protection de l'océan et de sa biodiversité. 

Sur le rocher du Basta à Biarritz, Barbara Pompili discute programmes scientifiques avec Iker Castège et Michel Veunac. ©Isabelle MIQUELESTORENA
Sur le rocher du Basta à Biarritz, Barbara Pompili discute programmes scientifiques avec Iker Castège et Michel Veunac. ©Isabelle MIQUELESTORENA

"Les hermelles sont des petits vers marins qui construisent des récifs biologiques. Ils utilisent du sable et de la salive. Ce sont ces récifs qui sont protégés par la directive européenne Habitat. Très fragiles, ils abritent une importante biodiversité marine", explique Iker Castège, directeur du Center de la mer à Biarritz.

Face à lui, Barbara Pompili, secrétaire d’État chargée de la biodiversité qui, ce matin, a fait une escale d’une demi-journée dans la cité balnéaire. Avec un programme au pas de course entre la plage du Rocher du Basta, la plage de la Milady et le siège de Surfrider où les déchets marins allaient sans doute être au coeur des discussions.

Des déchets qui ne devraient plus compter dans leurs rangs sacs plastiques à usage unique, cotons-tiges et microbilles plastiques. De fait, les premiers ont été interdits par la loi de transition énergétique, les deux derniers, par la loi sur la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages du 8 août 2016 dont le décret d’application vient d’être publié.

Biomimétisme

Sur la plage du rocher du Basta, c’est de science dont le petit groupe a parlé. Des hermelles - 15 000 individus au mètre carré - mais aussi du programme ERMMA dont le Centre de la mer est le coordonnateur. Ce programme qui implique onze partenaires (laboratoires, instituts de recherche…) a pour but le suivi de la biodiversité marine sur le long terme afin de comprendre son évolution.

"Nous avons 1,5 millions de données brutes sur ces dernières quarante années. Elles permettent de développer d’autres programmes scientifiques, comme l’impact du changemenent océano-climatique : on trouve aujourd’hui des espèces méditerannéennes voire tropicales", souligne Iker Castège. Sans oublier des programmes pour la gestion des aires marines protégées, comme à Biarritz où les activités humaines doivent pouvoir se développer sans mettre en danger la biodiversité : la pêche, le tourisme voire les énergies renouvelables.

"C'est un programme remarquable", a estimé Barbara Pompili qui a souligné que les travaux scientifiques permettaient aux acteurs d'agir sans mettre en péril les écosystèmes. "On doit travailler en pensant à l'avenir et c'est ce qui est fait ici." Pour la secrétaire d'Etat, ce travail de connaissances permet aux décideurs politiques d'agir. Comme pour la loi sur la biodiversité "que j'ai eu la fierté de mener à son terme".  

Et de conclure : "Maintenant que l'on sait, ne pas agir serait grave. Mais justement on agit maintenant et on est content de le faire parce que, encore une fois, on essaie de réparer et aussi d'anticiper." 

Mais il y a encore du pain sur la planche et on peut encore en éliminer de ces déchets plastiques rejetés dans l’océan : on estime à 13 milliards de dollars le coût des leurs dégâts chaque année. Un million d’oiseaux et 100 000 mammifères meurent chaque année en ingérant ces déchets.

Face aux déferlantes, sur le rocher du Basta, ce ne sont pas les éoliennes que Michel Veunac, le maire, a évoqué mais plutôt l’énergie houlomotrice. Et d’annoncer l’arrivée d’une antenne de CEEBIOS, Centre européen d’excellence en biomimétisme de Senlis dans la commune.