Bénédicte Saint-André

Deux suicides à la prison de Bayonne

En une semaine, deux détenus ont mis fin à leurs jours à la maison d'arrêt de Bayonne. Avocats et OIP soulèvent des dysfonctionnements au sein de l'administration pénitentiaire.

Une enquête administrative devrait être ouverte. © Isabelle Miquelestorena
Une enquête administrative devrait être ouverte. © Isabelle Miquelestorena

L'Observatoire International des Prisons (OIP) vient de rendre public le suicide de deux détenus à la maison d'arrêt de Bayonne. Selon l'organisation, le premier cas a eu lieu la semaine dernière durant la nuit. Un détenu  originaire de Roubaix et âgé de 42 ans tentait de mettre fin à ses jours par voie médicamenteuse.

Son codétenu aurait alors prévenu les gardiens et ces derniers refusé d'intervenir sans l'accord de leur supérieur, pensant qu'il s'agissait d'une tentative des détenus de quitter leur cellule. L'homme sera finalement retrouvé mort le lendemain.

Le second suicide aurait eu lieu mardi, par pendaison. Pour Delphine Payen-Fourment, coordonnatrice à l'OIP, de tels drames sont symptomatiques d'un dysfonctionnement carcéral, notamment la nuit. "Les gardiens sont alors en sous-effectifs et le moindre problème peut se montrer fatal", explique–t-elle.

En outre, l'OIP interroge le suivi des détenus et leur prise en charge si une souffrance psychologique était avérée. De son côté, Sébastien Binet, président du syndicat des avocats de France à Bayonne (SAF), saisi par des avocats de détenus, dénonce le fonctionnement occulte de la maison d'arrêt : " Nous devrions être informés et nous nous heurtons au silence de l'administration pénitentiaire".