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A.Iriondo et A. Arginzoniz devant le tribunal correctionnel de Paris

Jusqu'à jeudi, les prisonniers basques Aitzol Iriondo et Aritz Arginzoniz sont jugés à la cour d'assises de Paris pour un vol à main armé remontant à juin 2007. Le second doit finir sa peine de 10 ans de prison dans l'État espagnol en février. Son avocate plaidera pour la confusion des peines.

Le procès se tient à jeudi.
Le procès se tient à jeudi.

Ce lundi le procès d’Aitzol Iriondo et Aritz Arginzoniz a ouvert à la cour d'assises de Paris. Ils sont accusés d’avoir volé 108 kilos d'Esbit, un carburant qui peut être utilisé pour fabriquer des explosifs, le 26 juin 2007, dans une entreprise de matériel de montagne. La société Horizon Vertical, située à Bischoffsheim, près de Strasbourg.

Devant les juges, le premier, emprisonné dans l’État français depuis décembre 2008, a lu un texte dans lequel il a passé en revue les dernières étapes du processus de paix. Aitzol Iriondo a exhorté le gouvernement français de répondre aux demandes de la société civile basque qui s’était mobilisée en faveur des droits des prisonniers, le 9 décembre. La présidente du tribunal, Stéphane Duchemin, a répondu : "Le conflit politique dont vous parlez n’est pas résolu."

Le second, détenu à Santander (Cantabrie) depuis juillet 2007 et remis temporairement à l’État français, a dénoncé l’utilisation de la torture par la police espagnole. Aritz Arginzoniz dit avoir été détenu sous le secret pendant cinq jours, après son arrestation, et avoir été torturé de façon "systématique".

Son avocate, Xantiana Cachenaut a critiqué l’utilisation par l’État français de ses propos tenus lors de l’interrogatoire mené par la police espagnole. "Il est honteux d’utiliser des déclarations faites dans ces conditions" a-t-elle dénoncé. Elle a demandé qu’Aritz Arginzoniz fasse l’objet d’un examen en vertu du Protocole d’Istanbul pour évaluer les sequelles psychologiques et physiques de la torture. Si le tribunal y répond favorablement, la décision devrait logiquement être reportée. Comme cela a été le cas pour Iratxe Sorzabal.

Leur procès dure jusqu’à jeudi. Xantiana Cachenaut a l'intention de demander la confusion des peines pour Artiz Arginzoniz. Incarcéré à Huelva (Andalousie), il pensait sortir de prison en février après avoir purgé une condamnation de 10 ans et 9 mois dans l’État espagnol. Il n’aurait alors à accomplir la peine dans l’État français que si elle est supérieure à celle prononcée par les juges espagnols.

En 2016, un mandat d’arrêt européen avait été émis par la justice française contre le prisonnier basque. Après un premier transfert vers Paris en avril de l'année dernière et une audition devant la juge Laurence Le Vert, il avait été ramené en territoire espagnol le temps que débute le procès.