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Une pétition contre les prières de rue anti-IVG

Une pétition, qui a déjà recueilli près de 80 000 signatures, demande l’interdiction des prières de rue de l’association catholique S.O.S Tout-petits. À Bayonne, ils sont des habitués du pavé et ont organisé une nouvelle prière le 9 décembre dernier… jour de la laïcité. 

Une manifestation anti-IVG à Bayonne à l'initiative de l'association S.O.S Tout-petits. Elle réunissait moins de 10 personnes, les contre-manifestants appelés notamment par le planning familial étaient dix fois plus nombreux.
Une manifestation anti-IVG à Bayonne à l'initiative de l'association S.O.S Tout-petits. Elle réunissait moins de 10 personnes, les contre-manifestants appelés notamment par le planning familial étaient dix fois plus nombreux.

La pétition initiée il y a trois semaines par Mélanie Monier, une militante de la France Insoumise, ex-candidate aux élections législatives, secoue la toile. L’étudiante à Sciences Po a adressé sa requête à Gérard Collomb, ministre de l’intérieur. Elle demande l’interdiction de ces manifestations "teintées de délit d’entrave à l’IVG, d’homophobie et d’intégrisme religieux".

À Bayonne, l’association pointée du doigt dans le texte de la pétition est loin d’être inconnue. Elle organise régulièrement des prières de rue contre l’IVG et la contraception, qu’elle nomme "Rosaires pour la vie", et elle est soutenue par le diocèse qui relaie ses manifestations. La dernière en date, le 9 décembre, a déclenché l’ire de l'association LGBT Les Bascos et du Planning familial. Au-delà du message d’atteinte aux droits des femmes de l’association catholique proche de l’extrême droite, c’est la date choisie qui a fortement déplu : le 9 décembre coïncidait avec le jour de la laïcité. 

Une quinzaine d’associations et de partis politiques du Pays Basque avaient déjà protesté et demandé l’interdiction de la tenue de ces prières à la préfecture des Pyrénées-Atlantiques lors de la précédente manifestation, le 7 octobre dernier. Préfecture qui leur avait opposé une fin de non-recevoir : l’interdiction d’une manifestation doit se justifier par une menace pour l’ordre public, que les autorités ne jugeaient pas constituée. 

Mais ces prières de rue accompagnées de désinformation sur l’IVG et la contraception commencent à sérieusement agacer. Dans un tweet, Martine Bisauta, maire-adjointe de Bayonne, interpelle le ministre de l’intérieur : "Prières de rue et prosélytisme : à Bayonne c’est tous les mois et dans l’indifférence des autorités préfectorales… Ici 9/12 jour de la laïcité ! Allo Gérard Colom". Ces demandes réitérées d’interdiction finiront-elles par trouver un écho auprès des autorités ? Lors de leur dernière manifestation à Bayonne, les membres de S.O.S Tout-petits distribuaient un tract de désinformation sur la contraception, comparée à un "pesticide humain".