Christophe de PRADA

La caravane fait étape dans la ville rose

Les collectifs de défense des droits des prisonniers basques et de leurs proches se sont arrêtés à Toulouse.

Des panneaux d'information et un lâcher de lanternes ont permis d'attirer l'attention des passants au Capitole de Toulouse.
Des panneaux d'information et un lâcher de lanternes ont permis d'attirer l'attention des passants au Capitole de Toulouse.

Après avoir quitté la ville de Lannemezan et les Pyrénées, la caravane du Tour de France des prisons a fait une pause, vendredi et samedi, dans la capitale occitane. L'alerte à la pollution de l'air annoncée sur les panneaux d'affichage du périphérique n'a pas rebuté les militants de se rassembler sur la place du capitole, déjà prête à accueillir les festivités de Noël, le 18 novembre. Malgré le froid et le décalage entre les sympathisants locaux de la cause basque et les consommateurs et autres touristes absorbés par leurs quêtes mercantiles, des passants sont venus s'informer sur la situation des prisonniers basques grâce aux panneaux installés au pied de la mairie.

Un décalage qui s'explique par un manque d'information selon Jean-François Mignard, responsable local de la Ligue des Droits de l'Homme, organisation qui coordonne les étapes du Tour de France des prisons. "Le constat actuel est que l'opinion publique ne connaît plus la situation générale du Pays Basque. Il faut dire aussi qu'au-delà de la question d'actualité, par manque d'information, il y a un amalgame qui s'est fait pour les Toulousains et qui renvoie aux problématiques du terrorisme avec l'affaire Merah. D'un autre côté, il faut souligner que la création du collectif des Artisans de la paix donne de la force et plus d'impact militant pour travailler sur la paix et ouvrir davantage le dialogue. Tout cela est maintenant possible parce qu'il y a un processus de paix engagé."

Même discours pour le Parti Occitan qui suit avec intérêt l'actualité politique du Pays Basque via le réseau Régions et Peuples Solidaires et l'Alliance Libre Européenne. "Nous soutenons ce mouvement depuis le début parce qu'il est indéniable que la résolution du conflit passe aussi par la nécessité de solution du problème des prisonniers basques et leurs peines disproportionnées. Nous ne comprenons pas que les choses ne bougent pas plus au niveau des Etats français et espagnol. C'est pour cela que nous continuerons notre collaboration avec les Artisans de la paix."

Amener le débat dans la rue

A l'intérieur des sections locales des partis politiques de gauche du NPA et de France Insoumise, là aussi le manque de connaissance du sujet est flagrant, malgré les discussions instaurées. Une méconnaissance qui se reflète dans la société civile. Par le biais de valeurs liées aux droits et libertés du citoyen, cette dernière peut néanmoins être sensibilisée. Selon Iker, militant du NPA à Toulouse, il faut amener le débat dans la rue : "nous sommes persuadés qu'il y a beaucoup de gens qui ont des choses à dire, mais qui manquent d'espace de dialogue. Il faut du débat politique, qu'il y ait des discussions publiques comme ce soir. L'actualité de la Catalogne, qui fait écho au problème basque, nous confronte à des idées épidermiques, par manque de culture politique. Il y a du travail à faire dans notre société sur la question de l'indépendantisme. Il faut réunir les gens autour de ces questions démocratiques."

Une question démocratique qui a ressurgi sur la thématique sociale pendant le débat à la Bourse du travail où s'étaient réunis une centaine de militants, invités par la CGT locale pour évoquer le dossier basque. Un dossier qui va encore être présenté les jours à venir, de ville en ville, par Bagoaz, Sare et Etxerat jusqu'au 6 décembre prochain.