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À Bruxelles, le Basque Friendship Group appelle l'Union Européenne à soutenir le processus de paix

À l'issue de la conférence sur le désarmement d'ETA organisée au Parlement européen de Bruxelles, hier mardi 5 septembre, les députés européens du Basque Friendship Group ont demandé à l'UE de soutenir le processus de paix au Pays Basque "de toutes les façons possibles".

La conférence "Processus de désarmement : vers une paix durable au Pays Basque", organisée par le Basque Friendship Group, s’est tenue ce mardi au Parlement européen.©BasqueFriendshipGroup
La conférence "Processus de désarmement : vers une paix durable au Pays Basque", organisée par le Basque Friendship Group, s’est tenue ce mardi au Parlement européen.©BasqueFriendshipGroup

La conférence "Processus de désarmement : vers une paix durable au Pays Basque", organisée par le Basque Friendship Group, s’est tenue ce mardi au Parlement européen. Elle portait sur le désarmement de l’organisation ETA, réalisé le 8 avril à Bayonne, ainsi que sur les problèmes qu’il reste à régler, tel que la situation des prisonniers politiques basques. À l'issue de celle-ci, les eurdéputés du groupe ont appelé les institutions européennes à soutenir le processus de paix.

Le pasteur méthodiste irlandais Mr. Harold Good et Anaiz Funosas ont pris la parole devant les eurodéputés. Le premier a joué un rôle important dans le processus de paix en Irlande du Nord où, avec le père Alec Reid, il a supervisé le démantèlement des armes. Il a également été le membre de la commission de désarmement d’ETA en avril dernier. Lors de la conférence, il a souligné son expérience en tant qu’observateur en Irlande et au Pays Basque. "Ces deux processus de demantèlement des armes n’ont pas été des chemins faciles et cela a pris du temps avant d’arriver au bout. Cela a été un grand honneur pour moi d’être au Pays Basque et de prendre part à ce processus. Le 8 avril, j’étais très ému lorsque je me suis adressé aux 20 000 personnes rassemblées à Bayonne."

Harold Good s’est également adressé aux gouvernements espagnol et français. Il les prie d'écouter "tous ceux qui soutiennent le désarmement" et les appelle à faire "un pas en avant pour changer la politique envers les prisonniers basques". Il a également tenu à rappeler que 90% des conflits politiques dans le monde étaient sur le chemin de la résolution.

Anaiz Funosas, présidente de Bake Bidea, a remercié le travail sans relâche qu’a mené le Basque Friendship Groups ces dernières années. Elle a insisté sur le fait que "le processus de désarmement a été mené collectivement, avec courage, car la société basque a soif de paix. Indépendamment de l’attitude des deux gouvernements, la détermination à résoudre les conséquences de ce conflit est ferme. La volonté de créer plus de cohésion au sein de la société est cruciale ainsi que trouver une solution pour ceux qui sont en prison ou en fuite." Elle a également souligué que c’est la mobilisation du plus grand nombre qui "est la clé pour changer l’attitude des deux gouvernements". Avec pour objectif proche, la manifestation prévue le 9 décembre à Paris.

Une bonne nouvelle

Les membres du Basque Friendship group ont soutenu le processus de désarmement d’ETA. L'eurodéputée espagnole Lidia Senra a, hier, tenu à souligner de nouveau la capacité de la société civile à mener un processus "complexe" qui a ouvert vers "une nouvelle étape au Pays Basuqe". L’eurodéputé belge, Mark Demesmaeker, a lui pointé le rôle de la communauté internationale. "L’implication de personnalités et organisations, en même temps que la société civile basque, a aidé à la résolution du processus de désarmement" a-t-il affirmé. Avant de "remercier ceux qui ont travaillé durement pour atteindre ce résultat".

L’eurodéputée irlandaise, Martina Anderson, a elle déclaré que Bake Bidea avait joué "un rôle vital". Car "une grande partie des partis politiques, syndicats et mouvements sociaux du Pays Basque Nord se sont rassemblés sur cette plateforme autour d'un objectif commun, résoudre les conséquences du conflit, avec un accent mis particulièrement sur le problème des prisonniers". Enfin, le catalan Josep-Maria Terricabras a ajouté que "le désarmement était aussi une bonne nouvelle pour la sécurité, la paix et la démocratie de l’Union Européenne". Au nom du Basque Friendship Group, il a appelé "les institutions de l’Union Européenne à soutenir le processus de paix basque de toutes les façons possibles".

Les membres du Basque Friendship Group, qui adhèrent à la déclaration finale lue le 8 avril à Bayonne, veulent aussi à "créer les conditions pour une paix juste, complète et irréversible au Pays Basque" parce que "le désarmement n’est pas la paix et ces deux gouvernements doivent maintenant contribuer à la paix". Cela, "en réglant la question des prisonniers basques et des exilés, en permettant la reconnaissance et la réparation de toutes les victimes de ce conflit, et en promouvant la réconciliation, la vérité et la mémoire, tout comme une justice transitionnelle, pour créer les bases d’un nouveau vivre ensemble".