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À Donostia, un millier de personnes contre le tourisme de masse

À l'appel des jeunes abertzale d'Ernai, un millier de personnes a defilé dans les rues de Donostia, ce jeudi après-midi, pour dénoncer les conséquences négatives du tourisme de masse.

Un millier de personnes a manifesté dans les rues de Donostia, ce jeudi fin d’après midi, pour dénoncer le tourisme de masse. (Juan Carlos RUIZ/ARGAZKI PRESS)
Un millier de personnes a manifesté dans les rues de Donostia, ce jeudi fin d’après midi, pour dénoncer le tourisme de masse. (Juan Carlos RUIZ/ARGAZKI PRESS)

Un millier de personnes a manifesté dans les rues de la capitale du Gipuzkoa, ce jeudi fin d’après midi, pour dénoncer le tourisme de masse. Les manifestants ont scandé ensemble "Votre tourisme est notre misère" devant des touristes interloqués venus pour Aste Nagusia (Semana Grande, en basque). Ce rassemblement a eu lieu à l’appel des jeunes abertzale d’Ernai.

Le porte-parole du mouvement, Mikel Urdangarin, a expliqué à la presse que cette mobilisation n’était pas "contre les touristes" mais visait à critiquer le modèle touristique actuel. Selon lui, il profite à "quelques uns" au détriment des habitants, notamment des jeunes. Ernai défend un modèle durable qui permette une "cohésion" ainsi que de "travailler et vivre dans la dignité". Mikel Urdangarin a également critiqué la réaction de dirigeants politiques. Qui ont "criminalisé" leur action au lieu de prendre "les mesures appropriées pour aborder et résoudre le problème".

Jeudi, le conseiller du département du Tourisme et du Commerce du Gouvernement basque, Alfredo Retortillo, avait accusé la gauche abertzale de "grave irresponsabilité" et d’avoir "déformé le débat pour donner une mauvaise image du pays". Pour lui, "le tourisme est une carte de visite du pays qui ouvre les portes", aux investissements notamment. "Ils ont le droit de manifester mais j’espère que cela ne donnera pas lieu à une manifestation xénophobe contre les touristes", s’inquiétait-il.

Une chasse aux sorcières ?

Dans la presse aussi, certains redoutaient des "affrontements". L'amalgame a été fait entre le rejet du tourisme de masse et la lutte armée. Via la comparaison entre les inscriptions trouvées contre le tourisme dans les rues de Donostia et l’hostilité que des jeunes indépendantistes proches d’ETA avaient pu montrer envers les forces de l’ordre à une époque.

Le défilé s’est au final déroulé sans incidents. Certains touristes se sont même montrés compréhensifs. Parmi les manifestants, les membres du Conseil national de Sortu Arkaitz Rodríguez, Sonia Jacinto et Miren Zabaleta étaient présents. Le parti abertzale demande "un débat politique, sociétal et institutionnel" sur le "modèle néolibéral du tourisme", au-délà des "polémiques intéressées des dernières semaines".

Le porte-parole d’EH Bildu, Arnaldo Otegi, est allé jusqu’à parler de "chasse aux sorcières" contre la gauche abertzale. Pour lui, la communication autour des manifestations a été gonflée comme si elles étaient "le bombardement de Pearl Harbor". Des représentants d’EH Bildu ont rencontré cette semaine des représentants de l’hôtellerie de Gipuzkoa pour discuter, sereinement, du modèle touristique.