Chloé REBILLARD

L’abandon de la LGV déçoit un rêve d'André Garreta

Le président de la Chambre de Commerce et d’industrie (CCI), André Garreta, est un fervent défenseur de la LGV basque. Mais suite aux annonces qui font état d’un possible abandon du projet, il ne cache plus sa déception. 

Andre Garreta n'approuve pas la voie suivie par les décideurs sur le projet LGV et regrette déjà son probable abandon. (Isabelle MIQUELESTORENA)
Andre Garreta n'approuve pas la voie suivie par les décideurs sur le projet LGV et regrette déjà son probable abandon. (Isabelle MIQUELESTORENA)

André Garreta voit le projet de LGV pour lequel il s’était battu s’éloigner doucement. L’annonce la semaine dernière d’un investissement de 20 millions d’euros pour la réhabilitation de la ligne Bayonne-Hendaye, par la voix de Jean-René Etchegaray, laisse à penser que le projet LGV pourrait être abandonné. Pour le président de la CCI, cela n’est qu’une énième annonce qui va dans le même sens : celui de l’abandon progressif de cette idée pour laquelle il avait milité.

Une grande déception pour lui. "Cela illustre une phrase de Jean Monnet : Les hommes n'acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise." Il ajoute : "On va se rendre coupable vis-à-vis des générations futures." Car lui reste persuadé que la LGV est la solution de l’avenir. 

Il dénonce notamment les militants écologistes qui s’opposent au projet. Pour lui, l’impact environnemental de la construction d’une ligne à grande vitesse serait positif car le trafic ferroviaire, moins polluant, viendrait peu à peu remplacer le trafic en camion. Un pari auquel croit André Garreta mais qui est remis en cause par les associations environnementales et les opposants à la LGV.

Il dénonce également les critiques qui font état du coût et de la non-rentabilité de la ligne. L'argument de l’absence de rentabilité du projet avancé par nombre d’opposants n'a pas lieu d'être, selon lui, puisque c'est un projet d'intérêt général, pour la construction de l'avenir, sans nécessité d’une rentabilité financière immédiate. 

Chefs d'entreprise désappointés 

À l’inverse, il regrette l’opportunité qui serait abandonnée en même temps que la ligne : celle de créer une grande euro région avec le Pays Basque espagnol. Dynamique et attractive, pourvoyeuse d’emploi. La LGV lui semblait porteuse de tous ces rêves. "La LGV aurait facilité la mobilité dans un bassin de vie de plus de 6 millions d'habitants et cela aurait été aussi un facteur de compétitivité pour les entreprises."

Autour de lui, d’autres chefs d’entreprise qu’il croise dans les couloirs de la CCI lui ont fait part de leur déception. La région Nouvelle-Aquitaine qui était partie prenante du projet, notamment en la personne d'Alain Rousset, n’a pas souhaité faire de commentaires tant que l’abandon ne serait pas officialisé pleinement.