Caroline MALCZUK

LGV : les quatre infos qui circulent

Le Département devra payer 19,25 millions d’euros à la LGV. La Déclaration d’utilité publique pour le tronçon Sud de Bordeaux a été annulée par le tribunal administratif de Bordeaux. La CAPB fera appel de son obligation de participer au financement. Tandis que Madrid vient de garantir à Lakua le développement du fret par l’Y Basque. Les lignes à grande vitesse font parler d'elles des deux côtés de la Bidasoa.

À partir de 2013, le Département avait suspendu ses versements à la LGV. ©Wikimedia Commons
À partir de 2013, le Département avait suspendu ses versements à la LGV. ©Wikimedia Commons

La dette du Département. Le département des Pyrénées Atlantiques devra payer 19,25 millions d’euros à la LGV. Le tribunal administratif de Paris a tranché, le 31 mai, suite au recours déposé par SNCF réseaux. Jean-Jacques Lasserre, président du Département, l'a annoncé jeudi matin. En 2011, son prédécesseur Georges Labazée (PS) se serait engagé à participer au financement de la LGV Tours-Bordeaux à hauteur de 80 millions d’euros. Bien que, selon ce dernier, cette participation ait été négociée par Jean-Jacques Lasserre et Max Brisson avec la Région et le ministre des Transports de l'époque. Tous avaient l’espoir que cette ligne à grande vitesse soit prolongée jusqu’à Irun, en passant donc par le 64. Mais à partir de 2013, le Département avait suspendu ses versements faute de garanties que ce prolongement soit effectué. Alain Rousset, président de la Région, et Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de Bordeaux métropole, demandent à faire appel de la décision.

L'Agglomération fait appel. La Communauté d'agglomération Pays Basque héritant des engagements des dix anciennes intercommunalités, "nous sommes condamnés à payer 14 millions d'euros" a confié son président Jean-René Etchegaray à Sud Ouest. "Or, la CAPB fera appel." L'ex-Agglomération côte basque adour fait partie des collectivités territoriales à avoir signé la convention de financement et s'était ainsi engagée à contribuer à la LGV à hauteur de 25 millions d'euros. Mais en 2012, après avoir versé une partie de la somme, l'ancienne Acba avait décidé en conseil communautaire de suspendre sa participitation en attendant des "éclaircissements". Car le but, en participant au financement du tronçon Tours-Bordeaux, était de recevoir en retour une aide des collectivités du Nord pour le tronçon Bordeaux-Hendaye. Sauf que la SCNF n'aurait jamais donné de garanties sur une traversée du Pays Basque par la ligne à grande vitesse, regrette Jean-René Etchegaray.

Quid du tronçon Sud de Bordeaux ? Le tribunal administratif de Bordeaux a annulé, toujours jeudi matin, la Déclaration d’utilité publique concernant le projet de LGV de Sud de Bordeaux. Une DUP permet de réaliser une opération d’aménagement sur des terrains privés en les expropriant pour cause d’utilité publique. Cette décision met en péril le prolongement de la ligne vers Toulouse. Un recours avait été déposé par l’association LGVEA (Landes Graves Viticulture Environnement en Arruan) et la Communauté de Communes de Montesquieu. En cause, la faiblesse des études socio économiques et le financement des aménagements ferroviaires Sud de Bordeaux. Les élue-es écologistes de la Région ont salué cette décision.

Des voyageurs et des marchandises. Le ministère de l'Équipement espagnol, finalement, "garantit le transport de marchandises sur le tronçon Burgos-Vitoria" de l'Y Basque. La ligne à grande vitesse espagnole, un projet qui devrait voir le jour en 2023, doit traverser la Communauté autonome basque. Concernant la section entre Burgos et Vitoria, Lakua et Madrid n’arrivaient pas à se mettre d’accord sur le fret. Lakua reprochait à Madrid de ne se concentrer que sur le transport de voyageurs et pas de marchandises. Pourtant, plusieurs études techniques ont démontré que la coexistence de ces deux types de transport serait insoutenable. Actuellement, seul 1% des marchandises est transporté en train par la côte atlantique.