Caroline MALCZUK

Seaska maintient la pression

Sur les vingt-quatre postes demandés à l’Education nationale, Seaska en a obtenu quinze du rectorat. La fédération est prête à financer elle-même le reste des enseignants, autant faut-il avoir l’autorisation d’ouvrir toutes les filières annoncées.

Depuis Herri Urrats, les discussions avec l'éducation nationale ont avancé. ©Isabelle Miquelestorena
Depuis Herri Urrats, les discussions avec l'éducation nationale ont avancé. ©Isabelle Miquelestorena

Quinze postes seront finalement attribués à Seaska à la rentrée prochaine. Le résultat de l’arbitrage définitif du rectorat est tombé ce mardi. Les négociations ont été difficiles jusqu’au bout, plusieurs réunions se sont tenues la semaine dernière. Mais elles ont finalement abouti à un accord. Quinze postes sûrs, ce n’est "pas trop mal" pour Paxkal Indo, président de Seaska. "On a dit vendredi qu’on ne descendrait pas en dessous", rappelle-t-il. Mathieu Bergé, président de l’Office publique de la langue basque (OPLB), a lui confié que "l’essentiel est fait, on travaille sur le détail".

Le 14 mai, Hur Gorostiaga, directeur de Seaska, avait annoncé que l’éducation nationale ne promettait que huit postes, lors de la dernière édition d’Herri Urats. Le chiffre a été renfloué depuis par la valorisation des postes de stagiaire (cinq) et le complément donné par le rectorat (deux). Mais c’est loin des 24 postes demandés au départ par Seaska. Une demande justifiée par l’ouverture en septembre d’un lycée, de deux filières professionnelles en seconde et une classe de 3ème professionnelle, un quatrième collège avec deux classes de 6ème et une classe de 5ème à Bayonne, et une ikastola à Boucau.

La mobilisation continue

Soit, Seaska va faire avec et mettre de l’argent sur la table pour créer le reste des postes nécessaires. Un point coince malgré tout. Seaska n’est pas autorisée à ouvrir l’Unité pédagogique d’inclusion (Ulis) au collège Manex Erdozaintzi Etxart à Larceveau et n’est autorisée à ouvrir qu’une des deux sections professionnelles. Sauf que tant qu’il n’y aura pas d’autorisation administrative pour l’ouverture de ces deux classes, Seaska ne se démobilisera pas. "Il y a des enfants inscrits dans ces filières là. Il est hors de question qu’on ne les ouvre pas", soutient Paxkal Ido.

Une convention triennale existe entre Seaska et l’éducation nationale. Mais même si "cela se passe globalement mieux qu’il y a dix ans", elle ne garantit rien. Il y a de plus un problème plus global pour Paxkal Ido. "C’est Bercy qui donne les moyens. L’éducation nationale répartit." Autrement dit, elle fait ce qu’elle peut avec ce qu’elle a. Le président de Seaska s’attriste alors de constater que le problème est géré surtout par le prisme de la comptabilité et non celui de la pédagogie.