Bénédicte SAINT-ANDRÉ

Urrugne : l’opposition en désaccord sur l’urbanisme

À mi-mandat, le groupe abertzale de gauche Herritarrak dénonce l’entêtement d’Odile de Coral à maintenir des permis de construire contre l’avis de la préfecture.

Filipe Aramendi © Bob Edme
Filipe Aramendi © Bob Edme

Les abertzale d’Urrugne s’en remettent à l’ancien préfet, Pierre-André Durand, pour tacler Odile de Coral. En conseil municipal, le 10 avril dernier, la maire a fait part de 35 procédures actuellement devant les tribunaux concernant des permis de construire qu'elle refuse de retirer, contre l’avis des services de l’Etat, rapportent-ils. La préfecture évoque de son côté huit contentieux en cours. 

Cette situation prend sa source en 2014, explique Filipe Aramendi. Le tribunal administratif annule le Plan local d’urbanisme (PLU) adopté en 2013. En l’attente d’un nouveau plan, c’est donc le précédent qui fait loi. Problème, il ne tient pas compte des changements législatifs intervenus depuis, notamment afin de préserver les zones naturelles et agricoles.

Un engrenage juridique

Ainsi, certaines zones constructibles dans ce plan ne le sont plus, comme l’a pointé Pierre-André Durand, en 2015, dans un courrier adressé à l'ensemble des conseillers municipaux. En 2016, le préfet invitait la municipalité "à revoir intégralement son projet en tenant compte de ces observations". Mais malgré ces positions claires de l'Etat, des permis de construire ont continué à être délivrés à des Urruñar, dénoncent les abertzale. 

Pour sortir d’un tel engrenage juridique, ils appellent de leurs voeux un changement dans la politique de l’urbanisme. "Le fait de croire que tout le monde peut avoir sa maison individuelle n’est-il pas devenu un mythe ?" interrogent-ils. Regrettant qu'Odile de Coral en ait usé afin de se faire réélire.

Eux proposent de s’appuyer sur les logements vacants et sous-occupés ainsi que d’élaborer des projets sur des zones constructibles déjà urbanisées pour lesquelles la commune serait maître d’ouvrage. Un message par ailleurs adressé à la Communauté d’agglomération, qui devrait prendre en charge la révision du Plan local d'urbanisme.