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Ram Manikkalingam : 'les institutions et la société civile ont pris la responsabilité de trouver une solution'

Dans une interview accordée au quotidien espagnol El Pais, Ram Manikkalingam, coordinateur de la Commission internationale de vérification souligne le rôle de la société civile et des institutions dans le désarmement d’ETA.

Ram Manikkalingam, coordinateur de la CIV était à Bayonne le jour du désarmement td'ETA. ©Idoia ZABALETA/ARGAZKI PRESS
Ram Manikkalingam, coordinateur de la CIV était à Bayonne le jour du désarmement td'ETA. ©Idoia ZABALETA/ARGAZKI PRESS

Dans un entretien accordé au quotidien El Pais, Ram Manikkalingam, coordinateur de la Commission internationale de vérification (CIV) est revenu sur la journée du 8 avril dernier, la journée du désarmement d’ETA. Il y pointe du doigt que ce désarmement a été "assez différent [des autres processus auxquels il a participé] pour ne pas avoir pu s’appuyer sur l’implication claire et directe de l’Etat le plus concerné. Cela a été un facteur qui a contribué au fait que le désarmement tarde."

Face à ce fait, il souligne que le plus positif a été que "tant les institutions que la société civile ont pris la responsabilité de trouver une solution. Ceci peut être l’élément le plus singulier à relever et l’on pourra même s’en souvenir comme le ‘modèle basque’ de désarmement".

En outre, le coordinateur relève que le désarmement d’ETA a atteint ses objectifs et que "aussi bien les institutions compétentes que la société basque l’ont accueilli positivement. Le ministre de l’Intérieur français l’a reconnu comme un grand pas. Le Gouvernement espagnol ne l’a pas remis en cause. Mais le plus important est que depuis que nous avons commencé, la fin de la violence s’est confirmée et la paix et la cohabitation sont en train de se consolider au Pays Basque."

Contacts avec les gouvernements

Ram Manikkalingam insiste sur le fait que le principal obstacle au désarmement a été "la difficulté de ne pas pouvoir travailler directement avec le Gouvernement de l’Espagne". Il rappelle de plus que dans tous les processus auxquels il a participé, "J’ai toujours eu des contacts avec les gouvernements, même s’ils furent discrets". Et de citer les processus engagés en Irlande, Libye et Congo.

En dépit des difficultés, le coordinateur de la CIV évalue positivement le processus parce que "personne n’a tenté de bloquer le désarmement d’ETA". Il ajoute par ailleurs que "nous croyons qu’avec l’équilibre différent des forces politiques à Madrid et peut-être qu’en raison de la menace du terrorisme djihadiste en Europe, le Gouvernement de Madrid a compris que la France assumerait la responsabilité qui lui incombe en matière de sécurité sur son territoire. La France l’a fait avec une grande efficacité et responsabilité".