Caroline MALCZUK

Législatives : Sylvie Durruty se retire en pleine course

L'adjointe au maire de Bayonne, du parti Les Républicains, dit vouloir se consacrer à ses mandats locaux, déjà nombreux. Des proches de l'élue mettent en avant un contexte défavorable à sa candidature et un calcul stratégique.

Sylvie Durruty, première adjointe au maire de Bayonne, n'est plus candidate à la cinquième circonscription. © Isabelle Miquelestorena
Sylvie Durruty, première adjointe au maire de Bayonne, n'est plus candidate à la cinquième circonscription. © Isabelle Miquelestorena

Sylvie Durruty n’est plus candidate à la cinquième circonscription des Pyrénées-Atlantiques. Si Les Républicains le savaient depuis plusieurs semaines, elle l’a annoncé via un communiqué la semaine dernière. "Je fais le choix de me consacrer à mes mandats locaux, servir l’action locale et donc renoncer à ma candidature pour les législatives en tant que candidate titulaire." Elle laisse la place à Caroline Oustalet, avocate et adjointe de Claude Olive à la mairie d’Anglet, mais reste engagée dans la campagne des législatives en tant que suppléante.

Ce renoncement, à deux semaines du premier tour de la présidentielle et deux mois des législatives, intervient alors que Sylvie Durruty vient d’obtenir une vice-présidence au sein de l’agglomération Pays Basque. Cumulant ce nouveau mandat avec celui d’adjointe au maire de Bayonne et de conseillère régionale. Le discours officiel voudrait que cette décision soit une réponse à "la défiance des Français" et fasse suite à une prise de conscience de ce que représenterait le poids de toutes ces responsabilités. Mais ce cumul des fonctions a incontestablement fait grincer des dents dans son propre camp.

Crise à Bayonne

La municipalité de Bayonne a connu une crise il y a quelques semaines avec la démission de Michel Sorroste. L’adjoint aux finances, proche de Sylvie Durruty, prétendait avoir une vice-présidence à la communauté avant de se faire doubler par celle qu’il a soutenu lors des municipales. Un choix de Jean-René Etchegaray. Si ce dernier a réussi à faire revenir son adjoint aux finances sur sa décision, Sylvie Durruty souligne dans son communiqué que "les dernières semaines ont été agitées, complexes". Et elle ne fait pas uniquement référence aux affaires de son chef de file, François Fillon.

Cette crise à la mairie de Bayonne serait-elle la goutte d'eau qui a fait déborder le vase ? "Je la sais suffisamment forte pour ne pas être ébranlée" par cet épisode, répond Yves Ugalde, autre adjoint à la mairie de Bayonne et candidat UDI aux législatives. L'élu constate tout de même que cette mauvaise ambiance "l'a fait infléchir".

Par ailleurs, le candidat centriste évoque aussi une physionomie de la cinquième circonscription défavorable à une victoire de Sylvie Durruty aux législatives. "La sensibilité plutôt centriste a dû la faire réfléchir", avance-t-il. Lors des élections municipales en 2014, elle avait bénéficié de la vague bleue et avait donc été investie dans un contexte "beaucoup plus favorable" rappelle une source proche. Qui ajoute et répète : "Être députée d’opposition, cela se discute en terme d’intérêts." Un calcul que Sylvie Durruty semble avoir pris en compte, peut être plus que les critiques des Français.