Caroline MALCZUK

Désarmement : les réactions des parlementaires absents au forum

Les parlementaires du Pays Basque, absents lors du forum pour le désarmement de Biarritz, le week-end dernier, sont multiples. Jean-Jacques Lasserre accueille l’initiative avec enthousiasme, Jean Lassalle critique le Gouvernement et Colette Capdevielle appelle à la prudence.

 Colette Capdevielle, Jean-Jacques Lasserre et Jean Lassalle s'expriment après le forum.©Marie-Lan Nguyen/DR
Colette Capdevielle, Jean-Jacques Lasserre et Jean Lassalle s'expriment après le forum.©Marie-Lan Nguyen/DR

"C'est extra-ordinaire. C'est une vraie grande initiative de paix" a déclaré Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantique et candidat à la présidentielle, à MEDIABASK. La décision de désarmer totalement l’organisation ETA, le 8 avril prochain, "je la soutiens en tant que député, je suis dans les mêmes dispositions d'esprit". Jean Lassalle dit être "pris par l'agenda de campagne [des élections présidentielles]" mais, dans la mesure du possible, ne se défilera pas s’il est en pouvoir ou position d’agir. Il garantit : "Si je peux, je serai là où il faudra être."

Le sénateur Jean-Jacques Lasserre n’était pas personnellement présent au forum mais a envoyé son assistante parlementaire. En janvier 2017, il avait oralement appelé le Gouvernement français à s’impliquer dans le processus de paix. "Je connais les ravages" de la non résolution du conflit, affirme-t-il. Deux mois plus tard, sa position reste-t-elle la même ? "Bien entendu. Je suis un ardent défenseur du processus de paix." Il reste donc très critique quant à la position de l’Etat français. "Je n’accepte toujours pas l’idée que notre Gouvernement reste immobile." Il explique cette inaction par la "solidarité avec le Gouvernement espagnol", une raison qui reste pour lui insuffisante. Maintenir la pression, le député dit continuer à le faire à sa façon. "J’ai demandé un rendez-vous avec Bruno Le Roux." Le ministre de l’Intérieur lui a répondu qu’il était "extrêmement occupé".

La députée Colette Capdevielle, à Paris pour l’opération Paris en mode basque jeudi et vendredi, n’a pas pu voler au Pays Basque pour le forum. "J’avais prévu de revenir samedi." Jusqu’à ce qu’un assaillant veuille prendre l’arme d’un militaire à Orly, une attaque qui a paralysé l’aéroport parisien. Mais Colette Capdevielle, contrairement à Jean-Jacques Lasserre, veut se garder d’affirmer que l’Etat français ne s’implique pas. "Des choses se passent." Que l’Etat français n’entrave pas l’initiative prise par la société civile, "c’est évident" pour la députée. Mais elle veut appeler à la prudence. Ce qui importe le plus Colette Capdevielle est que le désarmement se fasse dans "le respect de l’état de droit". Autrement dit, dans le respect des institutions judiciaires. Elle se veut positive, les conditions sont actuellement "très favorables" pour que le processus soit mené à son terme selon la députée. Ce qui n’a pas toujours été le cas du fait d’un manque d’interlocuteur dans l’Etat espagnol, explique-t-elle. Aujourd’hui, "si un Etat peut tourner la page, c’est l’Etat français".