Caroline MALCZUK

Bruno Le Roux démissionne, Matthias Fekl le remplace

Accusé d’avoir employé ses filles comme collaboratrices parlementaires, Bruno Le Roux vient de donner sa démission au Gouvernement. Matthias Fekl a été nommé ministre de l’Intérieur dans la foulée.

Matthias Fekl vient d'être nommé ministre de l'Intérieur. ©Wikimedia Commons
Matthias Fekl vient d'être nommé ministre de l'Intérieur. ©Wikimedia Commons

L’émission Quotidien avait révélé hier, lundi, que l’ex ministre de l’Intérieur Bruno Le Roux a employé ses deux filles comme collaboratrices parlementaires lorsqu’il était député. Lycéennes puis étudiantes, elles auraient effectué vingt-quatre contrats à durée déterminée entre 2009 et 2016. Il aura fallu un jour à Bruno Le Roux pour donner sa démission. Sa raison ? Il dit ne pas vouloir "gêner"l’action du Gouvernement.

Mais qui est donc son remplaçant, Matthias Fekl, nommé dans la foulée ? Jusqu’à présent secrétaire d’Etat chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l’étranger, ce socialiste est le fondateur de Movida, le mouvement pour la vie des idées et des alternatives. Pressenti un temps pour être le directeur de campagne de Benoît Hamon, il a appelé à le soutenir. Agé de 39 ans, né à Francfort, originaire du Lot-et-Garonne, il est diplômée de l’ENS Lyon, de Sciences Po Paris et de l’ENA. Matthias Fekl a été magistrat et enseignant en droit public.

La députée Colette Capdevielle, "ravie" par cette nomination, a eu l’occasion de travailler avec lui à la commission des lois. Et n’en tarit pas d’éloge. "C’est quelqu’un d’extraordinaire. C’est un très bon juriste" affirme-t-elle. Avant de décrire une personne "qui affiche de vraies valeurs socialistes" et de mettre en avant sa double culture franco-allemande. "C'est quelqu'un de très européen."

D’un autre côté, elle se dit "catastrophée" par les révélations du Quotidien sur Bruno Le Roux. Pour elle, "c’est le signe aujourd’hui qu’il y a une génération d’élus hors sol" qui considèrent l’argent public et la transparence avec légèreté. "Quand les gens payent des impôts, c’est pour [...] des équipements collectifs, pas pour rémunérer des enfants de parlementaires » dénonce-t-elle. La députée dit ne rien avoir contre les parlementaires qui emploient leurs enfants, s’ils travaillent vraiment, mais détourner de l’argent public afin de s'enrichir est pour elle une idée "insupportable".