Bénédicte SAINT-ANDRE

T. Etcheverry : ‘Si le gouvernement souhaite coopérer, nous privilégierons cette option, avant le 8 avril’

Txetx Etcheverry revient sur la journée du désarmement total d’ETA,le samedi 8 avril prochain. Désarmement qui pourrait intervenir plus tôt et de manière confidentielle si le gouvernement français souhaitait coopérer.

Jean-Noël Etcheverry est l'un des trois responsables délégués par ETA pour le démantèlement de son arsenal. © Isabelle Miquelestorena
Jean-Noël Etcheverry est l'un des trois responsables délégués par ETA pour le démantèlement de son arsenal. © Isabelle Miquelestorena

Vous avez annoncé dans Le Monde le désarmement total d’ETA pour le 8 avril. Les autres titres évoquent une possible remise de coordonnées GPS des stocks d’armes à la justice. Vous confirmez ?

Txetx Etcheverry : Il n’est pas du tout temps de rentrer dans le modus operandi de la journée. Ce que j’ai lu dans la presse ne relève d’aucune information réelle et sérieuse. Il ne faut y apporter aucune crédibilité.  Nous avons évidemment une idée concrète dont les choses vont se dérouler. Mais tout cela sera affiné dans les trois semaines à venir. Nous allons travailler en fonction des nombreux partenaires qui seront associés à cette initiative.

Le Monde évoque une opération à laquelle plusieurs centaines de personnes de la société civile et de nombreux élus pourraient participer …

Txetx Etcheverry : Nous ne sommes pas restés inactifs depuis Louhossoa et nous avons multiplié les rencontres avec énormément d’acteurs et d’institutions. L’important aujourd’hui -et ce sera l’objet du forum à Biarritz- est de procéder au désarmement  pour faire avancer les autres aspects sans doute plus complexes du processus de paix. J’entends par là la reconnaissance des victimes , le sort des prisonniers et des exilés et les bases d’un nouveau vivre-ensemble au Pays Basque. C’est aussi cela qui va guider l’organisation de la journée du désarmement et le démantèlement lui-même. Nous souhaitons que la journée se déroule de façon ouverte, avec le concours de citoyens et une participation plurielle tant au niveau politique que syndical. Cela revêt une importance capitale pour l’avenir.

Quid du gouvernement français ?

Txetx Etcheverry : La situation est claire. Nous souhaitons procéder au désarmement total d’ETA avant l’élection présidentielle. On ne peut se permettre de continuer plus longtemps avec ce que suppose un désarmement non résolu. Nous avons multiplié les propositions auprès du gouvernement pour régler cette question , avec toute la confidentialité requise par ce genre d’affaire et sans contrepartie politique. A ce jour, nous n’avons pas de réponse concrète de sa part. Mais si le gouvernement souhaite coopérer, nous privilégireons cette option, avant le 8 avril et dans la confidentialité. Notre porte est ouverte, il le sait. Mais quoi qu’il décide, le 8 au soir ETA sera totalement désarmée.