Goizeder TABERNA

J.-M. Ayrault appelle à un désarmement au plus vite

Lors de sa visite à Biarritz, le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Marc Ayrault, s’est dit favorable à la restitution ordonnée, dans un cadre légal, des armes d’ETA.

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La résolution du conflit selon J.-M. Ayrault.

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Evoquant le tourisme, Jean-Marc Ayrault a souligné que "Biarritz c'est la France". © Bob EDME
Evoquant le tourisme, Jean-Marc Ayrault a souligné que "Biarritz c'est la France". © Bob EDME

"Allons-y". C’est avec ces mots que Jean-Marc Ayrault a conclu son intervention sur le désarmement d’ETA, en fin de conférence de presse. En visite au Pays Basque, ce vendredi, le ministre des Affaires étrangères a exprimé le souhait que le désarmement se fasse dans les règles, le plus vite possible.

"L’ETA a renoncé à la lutte armée et c’est une bonne chose. Pour tout ceux qui aspirent à la liberté, qui aspirent à la démocratie qui aspirent à la paix. Maintenant, il faut aller jusqu’au bout". Le candidat PS Benoît Hamon avait fait des déclarations favorables à la résolution du conflit basque lors de sa venue en janvier, mais cette fois, il s’agirait de la déclaration la plus aboutie d’un ministre d’Etat français, selon plusieurs observateurs. Et en diplomatie, tous les mots sont pesés.

Plus d’un mois après l’opération de Louhossoa, le ministre a rappelé que la restitution de l’intégralité des stocks d’armes doit se faire sous le contrôle des autorités judiciaires nationales. "Il faut faire les choses dans le bon ordre. [Le désarmement] ne doit pas se faire de façon improvisée", a-t-il insisté.

Membre du gouvernement de François Hollande, Jean-Marc Ayrault a affirmé à moins de trois mois de la fin de ce quinquennat : "Ce que nous souhaitons c’est la paix. Il faut concrétiser cela de façon légale. Je souhaite que cela se fasse le plus vite possible". Pendant cinq ans, l’exécutif n’a néanmoins montré aucun signe clair dans le sens de la résolution du conflit.

"Que chacun prenne sa part"

"Il faut que chacun prenne sa part, tout simplement", a lancé le chef de file de la diplomatie française en regardant les élus locaux qui se trouvaient à ses côtés, sans offrir une lecture plus concrète de ses propos. Ces derniers avaient envoyé une lettre au Gouvernement après les arrestations de Louhossoa.

La coopération politico-judiciaire entre l’Etat espagnol et l’Etat français a brièvement été évoquée : "la France et l’Espagne sont deux nations démocratiques qui ont lutté pendant longtemps contre une organisation terroriste qui eu recours à la violence. Si je dis ça, c'est parce que cette violence a fait des ravages qu’elle était inacceptable que en cet instant, c’est aux victimes que je pense, aux trop nombreuses victimes."

Avant de parler désarmement, l’ancien Premier ministre est revenu sur le processus de création de la Communauté d’agglomération Pays Basque. La question des journalistes, elle, portait sur la résolution du conflit. "[J’ai] invité les élus à bien s’inscrire dans cette évolution [institutionnelle] très importante. Et à prendre des initiatives et à aboutir à une décision", a souligné l’auteur de la lettre de refus de la collectivité territoriale spécifique envoyée aux élus basques en 2013, alors qu'il était Premier ministre. "C’est ce qui s’est passé et je m’en réjouis". Désarmement et solution politique dans une même réponse, voilà qui est éclairant sur l'idée que se fait le gouvernement sur le dossier basque.