Virginie Bhat

Le grand froid donne un coup d'accélérateur

Depuis lundi, la préfecture a activé la phase 2 "Grand froid" du dispositif d’hébergement hivernal des personnes sans abri. Cette nuit les 53 lits d'hébergement d'urgence de la côte basque ont affiché complet.

Pierre Guillemotonia, maire de Lahonce, qui met à disposition quatre lits, accueille Franck Hourmat, directeur départemental de la cohésion sociale et Daniel Elichiry, directeur d'Atherbea. © Bob EDME
Pierre Guillemotonia, maire de Lahonce, qui met à disposition quatre lits, accueille Franck Hourmat, directeur départemental de la cohésion sociale et Daniel Elichiry, directeur d'Atherbea. © Bob EDME

"La nuit dernière, nous avons pu satisfaire toutes les demandes d’hébergement d’urgence, explique Pantxika Ibarboure, responsable du pôle accueil urgence orientation de l'association Atherbea. Mais contrairement à veille, nous n’avons pas eu besoin de recourir aux hôtels." En effet, si dans la nuit d’hier, les 53 places d’hébergement d’urgence ont suffit, la veille, mardi soir, huit lits avaient dû être réservés dans des établissements hôteliers.

Les températures dégringolant cette semaine, dès lundi, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a déclenché la phase 2 "Grand froid" du dispositif d’hébergement hivernal des personnes sans abri dans le département. Voilà qui vient renforcer les mesures déjà actives dans le cadre de ce dispositif depuis le 1er décembre dernier.

A la clef de cette phase 2, le renforcement du 115, déploiement des maraudes, aide au fonctionnement des accueils de jour et structures d’aide alimentaire, ouverture de places d’hébergement hivernales avec le concours des collectivités locales.

C’est ainsi que dix nouvelles places d’hébergement d’urgence ont été installées à la salle Lauga. Une décision prise en concertation entre le maire de Bayonne Jean-René Etchegaray et le préfet. Elles sont ouvertes en particulier aux personnes accompagnées de leurs chiens dont l’accueil et la prise en charge est assurée par les équipes de la Croix Rouge.

La maraude

"Nous dépêchons cinq à six bénévoles chaque soir à Lauga, explique Guy Henry Lanusse, secrétaire général de l’Union local de la Croix Rouge de Bayonne. Ce qui porte à notre effectif mobilisé à douze personnes." La Croix Rouge a deux véhicules qui assurent, l’un la maraude, le second le transport vers l’hébergement d’urgence en partenariat avec le 115.

Si besoin est ce soir, elle engagera une troisième fourgonnette. "Dans la soirée, nous devons faire quelques allers et retours vers la salle Lauga car nous prenons en charge les personnes à des points différents. En outre, elles sont accompagnées de leurs chiens."

Les dix places supplémentaires de Lauga portent la capacité d’accueil d’urgence mis en place depuis le 1er décembre à 53 places sur la côte basque. A Anglet, le centre d’accueil Ma Nuit, issu d’un partenariat entre les villes d’Anglet, de Bayonne et du Boucau, abrite 20 lits. A Lahonce, ce sont quatre lits que la mairie met à disposition des sans domicile.

A Biarritz, le CCAS met a disposition onze places à l’entrée du lac Mouriscot. Sans oublier deux lits supplémentaires que la maison de Gilles, outre ses autres lits, tient à disposition dans le cadre du dispositif hivernal. De son côté, "dans le cadre du dispositif d’urgence annuel, nous avons six places, remarque Cyril Barthes directeur du CCAS d’Hendaye. Dont deux réservées aux femmes."

Une enveloppe en hausse

Enfin, à Saint-Jean-de-Luz, le CCAS gère huit lits, dont deux aussi pour les femmes. "Dans la nuit de mercredi à jeudi, nous avons accueilli cinq personnes", précise Elisabeth Garramendia, adjointe à l'action sociale, à la santé, à la famille et aux personnes âgées. Deux personnes de Bayonne qui avaient au préalable appelé le 115, deux de St-Jean-de-Luz et une cinquième d’Urrugne. Elles doivent quitter les lieux à huit heures. Le point accueil jour leur propose bien sûr un petit-déjeuner.

"Toutes les personnes accueillies en hébergement d’urgence repartent avec un petit-déjeuner, rappelle Pantxika Ibarboure. En outre, nous leur donnons à toutes un ticket de transport et un ticket repas pour le restaurant social."

Cette nuit encore, toutes les équipes se tiennent encore fin prêtes à accueillir dans les centres d’hébergement d’urgence les personnes qui en auront besoin. Des personnes qui s’inscrivent directement auprès des CCAS ou appellent le 115 pour trouver une place. Un numéro d’appel qui dans la journée de mardi avait traité 38 appels pour le Pays Basque.

Pour assurer le déploiement du dispositif d’hébergement hivernal piloté au plan départemental par la Direction départementale de la cohésion sociale, une enveloppe de 172 801 euros est dégagée par les autorités publiques. Un budget en hausse de 23,35% par rapport à l’hiver dernier et de 110% en deux ans.