Bénédicte Saint-André

Benoît Hamon souhaite tourner la page du conflit basque

En déplacement au Pays Basque ce 4 janvier, le candidat à la primaire de la gauche Benoît Hamon s'est déclaré favorable au rapprochement des détenus basques et à l'implication de l'Etat français dans le désarmement d'ETA.

Gabi Mouesca, Anaiz Funosas et Christophe Desprez de Bake Bidea
Gabi Mouesca, Anaiz Funosas et Christophe Desprez de Bake Bidea

A son arrivée au Pays Basque et à sa demande, Benoît Hamon a d'abord rencontré les représentants de Bake Bidea, mouvement civil en faveur du processus de paix. Dans la foulée, il déclarait à l'AFP : "L'Etat français doit s'engager dans le désarmement".

Le candidat à la primaire de la gauche est longuement revenu sur cette question dans l'après-midi, à l'occasion d'un déplacement au Lycée maritime de Ciboure. Et si l'ancien ministre de François Hollande a refusé de commenter les déclarations du ministre de l'Intérieur à l'occasion de l'opération de Louhossoa ou encore une éventuelle action du gouvernement d'ici la fin du quinquennat, il s'est en revanche prêté au jeu du "moi Président".

Lui Président donc, il engagerait un dialogue pour permettre la restitution des armes, le rapprochement des détenus et les libérations conditionnelles dans le cadre du droit commun. "Il faudra examiner avec sérieux toutes ces questions et ne pas poser tant de préalables qui laissent penser qu'on ne veut pas la discussion". Telle est la reponsabilité de l'Etat, a-t-il estimé. 

Un contexte favorable

D'autant plus dans un contexte, a-t-il rappelé, où la société civile mais également les élus, les acteurs économiques et sociaux, sont "mûrs pour tourner la page d'années qui ont été des années de plomb, de morts aussi" et alors qu'ETA a déclaré la fin définitive de la lutte armée il y a cinq ans et que son arsenal constitue "un danger en soi". 

"Il faudra discuter avec les Espagnols mais il y a d'abord ce qui relève de notre responsabilité et de ce que nous voulons faire chez nous", a-t-il ajouté. Les grandes démocraties, que sont les démocraties française et espagnole doivent être au rendez-vous de ce que j'appelle une offre de concorde. Elles sont promptes à rechercher des solutions de paix là où il y a eu des violences ailleurs. Il y a eu des violences sur nos territoires. On peut tourner la page aujourd’hui. Je préfère dialoguer avec ceux qui se désarment. C’est la voie du bon sens et de l’intérêt général", a-t-il conclu.

Ses soutiens locaux sont la députée Sylviane Alaux, les conseillers régionaux Mathieu Bergé, Sandrine Derville et Emilie Dutoya ainsi que les conseillers départementaux Christophe Martin et Marie-Christine Aragon.