Virginie Bhat

Ocean Expériences : le fort de Socoa en tête de proue

D'ici septembre 2019, le fort de Socoa accueillera le campus Ocean Experience. Une initiative portée par l'Agglomération Sud Pays Basque, les universités de Bordeaux et du Pays Basque.

Les travaux du fort de Socoa devront respecter l'avis des Monuments Historiques ©DR
Les travaux du fort de Socoa devront respecter l'avis des Monuments Historiques ©DR

"Nous venons de déterminer le calendrier des travaux qui seront entrepris au fort de Socoa, nous lancerons ceux du clos et du couvert en septembre 2017 pour s'achever en mai 2018, explique Manuel de Lara, président de la Société publique locale Océan Expériences et vice-président de l'Agglomération Sud Pays Basque, en charge de l'économie. Ainsi il n'y aura pas d'impact sur la saison touristique. Puis nous attaquerons l'aménagement intérieur des lieux pour le futur campus, terminé en juin 2018."

Le projet baptisé Campus Océan Innovation est donc en bonne voie, porté par l'ASPA, les universités de Bordeaux et du Pays Basque. Et d'ici la rentrée 2019, le fort de Socoa sera la tête de proue d'Océan Expérience, stratégie de spécialisation territoriale, pilotée par l'ASPB et les entreprises de la filière glisse, actions sports et activités nautiques. L'objectif d'Océan Expérience est de donner un coup d'accélérateur à cette filière.

Une centaine d'étudiants et chercheurs

L'édifice érigé par Vauban en 1680-1685 pour défendre la baie aujourd'hui désert accueillera des étudiants et des chercheurs. Jusqu'à une centaine de personnes, toutes investies dans une nouvelle activité transfrontalière de formation et de recherche autour de cette filière, portées par les universités de Bordeaux et du Pays Basque. Le master professionnel internationalisé STAPS spécialité Management et ingénierie du sport Option Management et ingénierie des sports de glisse développé par l'université de Bordeaux à Bayonne pourra ainsi s'installer face à la baie.

D'ici 2019, les deux universités qui ont déjà travaillé ensemble sur d'autres projets ne resteront pas les bras croisés. Elles exploreront le contenu pédagogique et les projets de recherche qu'elles porteront dans leur giron. "En adéquation avec les attentes et les besoins des industriels de la filière, souligne Manuel Tuñon de Lara, président de l'université de Bordeaux. Ce campus participera à la croissance économique du Pays Basque."

Déjà des pistes de recherche ont été retenues : alternative au Néoprène, pas si écologique que cela, qui constitue la matière première des combinaisons qu'enfilent plongeurs et surfeurs. "Il y a aussi les textiles hydrophobes ou connectés" poursuit Manuel de Lara. Des textiles connectés qui pourraient bien profiter d'un transfert de technologie de l'industrie spatiale vers la glisse… Les universités sont au fait de cette démarche.

Les universités main dans la main

Justement, l'université de Bordeaux compte bien ouvrir à la glisse le projet Spring, une initiative conjointe entre le pôle de compétitivité Aerospace Valley, le Conseil Régional d’Aquitaine et elle-même. Spring étudie déjà les opportunités de transfert de technologies issues des filières aéronautique et espace comme potentiel d’innovation pour deux autres secteurs d’activités, la santé et le bâtiment.

Les acteurs du campus transfrontalier que va accueillir le fort de Socoa ne comptent pas multiplier la création de laboratoires de recherche. Ils s'appuieront sur ceux que les deux universités possèdent aujourd'hui. "Nous disposons déjà de certains laboratoires au sein de nos universités, remarque Iñaki Gorizelaia, président de l'université du Pays Basque qui planche sur le projet d'une université d'été dès 2017 dans le cadre dOcéan Expériences. Par exemple au niveau des matériaux. Donosti n'est qu'à deux pas d'ici !"

Le campus Ocean Innovation s'appuiera sur une enveloppe globale de 7 millions d'euros injectés au fil des années et de ses besoins pour se développer. Enveloppe qui s'est déjà allégée de 700 000 euros pour l'achat du fort par l'ASPB à l’État français. 700 000 autres euros seront dédiés aux travaux de clos et couvert. Au-delà des financements structurels, "nous nous tournerons aussi vers des partenariats avec les entreprises pour financer les projets de recherche, remarque Manuel Tuñon de Lara. Nous y sommes habitués."