Bénédicte Saint-André

Pays Basque : le vrai du faux sur François Fillon

Maider Arosteguy défendait François Fillon dans un débat organisé par France Bleu Pays Basque et Sud Ouest. Langues régionales, EPCI, processus de paix. Petit tri de ce qui tient (ou non) dans les arguments déployés. 

Maider Arosteguy est candidate à la candidature pour les législatives. © Gaizka Iroz
Maider Arosteguy est candidate à la candidature pour les législatives. © Gaizka Iroz

La conseillère départementale et élue d'opposition biarrote Maider Arosteguy (LR) est un soutien de la première heure de François Fillon, vainqueur de la primaire de la droite et du centre. "Pour clarifier les choses", elle débattait vendredi face à Max Brisson (LR), soutien d'Alain Juppé. Et avançait alors un certain nombre d'arguments "locaux" en faveur de son poulain. Clarifions.

"Il ne souhaite pas revenir sur l'EPCI basque et est favorable au suffrage universel direct des conseillers communautaires" : VRAI PUIS PLUTOT FAUX. Dans son programme, François Fillon ne souhaite pas en effet revenir sur la nouvelle carte intercommunale. Mais il n'inscrit pas le suffrage universel direct dans ses propositions. Dans son interview à MEDIABASK, il a estimé que celui-ci était une piste. Mais, si le député Fillon a été assez absent des débats sur la loi NOTRe, l'ensemble des députés de droite s'est opposé à cette disposition qui figurait dans le texte initial. C'est la droite sénatoriale qui l'a ensuite écartée définitivement.

"Il a une grande sensibilité politique pour les langues régionales. Il est favorable à la ratification de la charte des langues régionales" : PLUTOT FAUX ET FAUX. François Fillon a contribué en tant que ministre de l'Education nationale à la création de l'Office public de la langue basque, défend-elle. Mais, en janvier 2014, il votait contre la proposition de loi visant à ratifier la charte. En 1999, il se réjouissait que la charte des langues régionales n'emprunte pas le chemin du Congrès de Versailles, arguant un "débat dérisoire" et "un sujet anodin"qui ne mérite nullement de figurer au rang des enjeux culturels du futur. Depuis, des positions beaucoup plus consensuelles ont émergé au sein de la classe politique, mais il est clair que les langues minoritaires ne figurent pas au rang de ses priorités. 

En outre, depuis ces multiples échecs législatifs, les acteurs locaux ne souhaitent plus la ratification de cette charte mais la promulgation d'une loi sur les langues minoritaires. Une demande que Maider Arosteguy, candidate à l'investiture LR sur la 6e circonscription, n'a pas relevée.

"Il est très favorable à l'évolution du processus de paix et prêt à accompagner Madrid dans une prise de conscience de ce qui est nécessaire". VRAI. Dans son interview à MEDIABASK, François Fillon a déclaré "Je suis bien entendu ouvert au dialogue mais rien ne peut et ne pourra se faire sans le gouvernement espagnol. En revanche, je pense que la France a certainement un plus grand rôle à jouer dans les discussions". Cette prise de position n'est en revanche écrite dans aucun document officiel. Ses soutiens locaux, Claude Olive et Maider Arosteguy ne se sont par ailleurs jamais affichés dans les actions en faveur du processus.