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Les acteurs de la langue basque attendent de l'audace

Euskaltzaindia et Euskal Konfederazioa ont prononcé une déclaration commune à la fin du colloque Jagon, samedi dernier à Bayonne. Pour tracer les contours d'une nouvelle politique linguistique à moins de deux mois de la création de la Communauté Pays Basque.

Le colloque s'es tenu au Musée Basque de Bayonne.©Bob Edme.
Le colloque s'es tenu au Musée Basque de Bayonne.©Bob Edme.

Samedi 19 novembre se tenait à Bayonne le colloque Jagon organisé par Euskaltzaindia (académie de la langue basque) et Euskal Konfederazioa (fédération regroupant une quinzaine d'associations oeuvrant en faveur de l'euskara). Au programme, une série de tables rondes sur la politique linguistique, en particulier, dans le cadre de la future Communauté Pays Basque. Une journée qui s'est clôturée par une déclaration commune exigeant la mise en place "dès à présent d'une politique linguistique audacieuse et plus volontariste".

Euskaltzaindia et Euskal Konfederazioa ont d'abord rappelé que si en Pays Basque Nord "la politique linguistique a véritablement commencé à se structurer en 2006, au lendemain de la création de l'Office public de la langue basque (…) les moyens et mesures mis en oeuvre jusqu'à présent sont insuffisants". Une situation qui "n'est pas irréversible" selon eux.

Et les défenseurs de la langue basque d'en appeler sur un ton solennel à l'implication de toutes les collectivités publiques : communes, Communauté Pays Basque, Département, Région, Etat. Pour eux, "chaque collectivité publique devra prendre ses responsabilités, la Communauté Pays Basque devra être le véritable chef de file". Et travailler en collaboration, que ce soit avec les associations ou les institutions.

Les points fondamentaux

Euskaltzaindia et Euskal Konfederazioa ont posé ensuite les trois conditions essentielles d'une politique linguistique efficace. La nécessité pour la Communauté Pays Basque d'inscrire "dès sa création la compétence linguistique dans ses statuts". Celle d'accorder une reconnaissance officielle à l'euskara en Pays Basque Nord, "à l'instar des institutions de Corse, de Bretagne et de Catalogne du Nord". Enfin, l'obligation d'avoir "des moyens suffisants et un budget spécifique".

Et arriver ainsi à de "nouvelles avancées dans les domaines de l'enseignement aux adultes, les médias, les loisirs, le matériel pédagogique, la vie socio-économique, la vie publique, l'usage et la qualité de la langue".

En conclusion, Euskaltzaindia et Euskal Konfederazioa pensent que le déclin de l'euskara "n'est pas une fatalité" et qu'il est possible de l'amener "sur la voie de la revitalisation".