Bénédicte Saint-André

Mintzalasai #5 pour le plaisir... de la langue

La cinquième édition de Mintzalasai s'installe pour un mois à Biarritz. Et sur un thème fort de sens, le plaisir. Présentation. 

Présentation chorale de Mintzalasai qui rassemble 50 activités, 25 assis, et 75 bénévoles © Isabelle Miquelestorena
Présentation chorale de Mintzalasai qui rassemble 50 activités, 25 assis, et 75 bénévoles © Isabelle Miquelestorena

"Mintzalasai, parler sans complexe en basque, n'est pas un événement de plus dans le calendrier de Biarritz", lance Maialen Etcheverry, élue à la langue basque. Alors qu'est-ce donc?

La vitrine de toutes les activités proposées en langue basque à l'année. "Il y a beaucoup plus d'occasions qu'on ne le croit de pratiquer l'euskara", explique Eneko Gorri, membre de l'association. Dans le domaine de l'enfance, terreau de la réappropriation, vingt associations sportives ou culturelles ont fait le pari de l'euskara. "C'est même parfois un choix stratégique, celui d'assurer un service à une population de plus en plus bascophone". Et pour cause, un élève sur quatre apprend le basque à Biarritz.

L'occasion de laisser infuser l'euskara partout dans la Ville. Cette année, les organisateurs sont sortis de la formule 'semaine' pour disséminer des rendez-vous tout au long du mois de septembre. Et investir les événements existants. Le Biarritz Beer Festival par exemple. "On a traduit leur site en langue basque, créé un lexique de poche spécial bières et nous organisons une dégustation de bières au lycée hôtelier le lundi 19", poursuit E. Gorri. Elle sera gratuite pour tous les apprenants adultes d'AEK ou ailleurs. Idem dans le cadre des journées du patrimoine avec une visite guidée des sculptures biarrotes –la Ville est une des plus riches dans le domaine- par l'iconoclaste Zigor, le samedi 17 septembre.

L'idée de mettre en avant le plaisir des sens. Chaque année, Mintzalasai explore un thème. L'édition 2016 sera épicurienne. "Parler, s'embrasser, goûter, déguster, notre langue est intrinsèquement liée au plaisir". Ainsi tout le programme vise à prendre le contre-pied de l'image laborieuse de l'apprentissage de l'euskara. Et les plurilingues le savent bien, chaque langue à son charme, ses spécificités, son lien intime avec la culture aussi. Voir l'expo Indarra avec les photographies de Pierre Gonnor sur la force basque et la soixantaine d'œuvres de Chillida, Mendiburu, Oteiza ou encore Zigor au son du bertsolari Sustrai Colina en est la preuve.

Des moments pour penser la langue et sa transmission via des formations et documentaires. Exemples parmi d'autres, la diffusion au Royal le 13 septembre d'Hamaika, documentaire sur Egunkaria, le premier quotidien entièrement en langue basque. Eric Zapirain, le réalisateur, sera là. "Si les médias bascophones sont présents aujourd'hui, c'est aussi parce que des jeunes très courageux ont eu l'audace de se lancer, à un moment où ce n'était pas évident". Se souvenir donc et se projeter. Avec une formation sur la construction d'un nouveau discours sur l'euskara. Comment l'adapter au territoire afin d'atteindre un public nouveau et encourager les locuteurs ? Elle sera dispensée par le sociolinguiste Iñaki Martinez de Luna, le 29 septembre.

Un incontournable, la journée du dimanche au lac Marion. Plus d'un millier de personnes, toutes générations confondues, se retrouvent sur le site depuis cinq ans. Journée festive par excellence, on y pratique, entend, et partage l'euskara. Rendez-vous est pris le 25 septembre à partir de 10 heures avec concerts (Zorztiburu, Txaranga), mutxiko, initiation à l'eukara, et moult animations : ateliers cirque, mur d'escalade, contes et spectacles pour enfants.

Le programme complet et les inscriptions ici.