Mediabask

Colombie: le gouvernement et les FARC signent la paix

Le gouvernement de Colombie et les FARC ont paraphé l'accord concluant les négociations pour la paix hier, mercredi 24 août, à la Havane. Il devra être approuvé par le peuple colombien par référendum, le 2 octobre prochain.

Iván Márquez, représentant des FARC. © Yamil LAGE / AFP
Iván Márquez, représentant des FARC. © Yamil LAGE / AFP

Voici quatre ans qu'ont débuté les négociations pour la paix entre le gouvernement colombien et les FARC, à la Havane. Le document pour la paix a été scellé hier par les chefs négociateurs des deux parties, Humberto de la Calle pour le gouvernement et Luciano Marín Arango, alias 'Iván Márquez', pour la guérilla, ainsi que par les ambassadeurs de Cuba et de Norvège, pays garants du processus de paix.

Le document final de 200 pages a été édité en sept exemplaires, signés par les deux chefs négociateurs et remis à chacune des parties, aux deux pays garants, aux deux états accompagnateurs –Chili et Venezuela- et à l'ONU. Son contenu a été négocié à la virgule près tout au long des 44 derniers mois, à la Havane. Un parcours jalonné par des accords d'importance sur certains points particulièrement sensibles, comme la création de la juridiction spéciale pour la paix et le cessez-le-feu bilatéral.

Les six points compris par l'accord ont été lus au cours d'un acte présidé par le ministre cubain des affaires étrangères, Bruno Rodríguez. En voici les titres : "Réforme rurale intégrale" ; "Participation politique : ouverture démocratique pour construire la paix" ; "Cessez-le-feu et cessation des hostilités bilatéraux, définitifs et abandon des armes" ; "Solution au problème des drogues illicites" ; "Victimes" ; "Mécanismes d'application et de vérification".

Une fois rendu public, l'accord passera devant le Congrès de Colombie. Il aura la charge de mettre en vigueur les lois nécessaires à la mise en œuvre du pacte et de convoquer un référendum qui donnera le dernier mot au peuple. En parallèle, la guérilla convoquera une réunion interne pour soumettre les négociations à sa base.

"Aujourd'hui commence la fin de la souffrance" a déclaré le président colombien Juan Manuel Santos au cours d'une allocution télévisée, avant d'annoncer qu'il enverrait le texte de l'accord de paix au Congrès dans les heures qui viennent. Son objectif : permettre l'organisation d'un référendum le 2 octobre prochain pour que le peuple approuve, ou non, l'accord entre le gouvernement et les FARC. "[Vous aurez] le dernier mot", avait-il promis à ces compatriotes.

La participation politique des FARC s'organise

C'était l'un des points clés des négociations. Les FARC compteront à partir de maintenant trois porte-paroles au sénat et trois autres au Congrès pour participer aux discussions sur les accords de paix. Désignés par la guérilla, ils ne pourront être en possession d'armes ni sous le sceau d'une condamnation.

A partir de 2018, les FARC pourront se présenter aux élections générales et bénéficieront d'"une représentation minimale pour deux mandats". Mais pour cela ils devront avoir achevé le processus d'abandon des armes et s'être monté en parti suivant les exigences en vigueur dans l’État colombien – à une exception près, la nécessité de remporter 3 % de votes sur le scrutin antérieur.

Pour les élections de 2018 et 2022, le parti émanant des FARC se verra assurer cinq sièges au Congrès et cinq autres au Sénat, en vertu de l'accord pour la paix. Une chiffre fixe, quels que soient ses résultats au scrutin.