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Réprobation au coeur des San Fermin

VIDEO - Les pouvoirs publics navarrais ont informé du dépôt de quatre plaintes pour agression sexuelle depuis le début des fêtes.

Pour les San Fermin, tous les matins on fait les comptes. Les blessés de l’Entzierro d’abord, puis les victimes d'agressions sexuelles. Entre les deux, la différence c’est que l’un est puni par la loi, pas l’autre. L’édition 2016 compte déjà quatre dépôts de plainte pour agression sexuelle. Une information particulièrement accessible depuis le changement politique en Navarre, il y a un an.

La commission locale de protection civile, lieu de coordination des services de la Ville, du gouvernement et des différents corps de sécurité, a fait état de 12 arrestations pour des délits contre la liberté sexuelle depuis le début des fêtes. En plus des plaintes pour agression sexuelle, elle a recensé une plainte pour tentative d’agression sexuelle et sept pour abus sexuels tels que des attouchements. La commission insiste sur la nécessité que les victimes et les citoyens dénoncent ces faits.

Ce lundi 11 juillet, la plainte déposée auprès de la police municipale concernait un viol survenu à 5 heures du matin dans le jardin public Takonera, au centre de la ville. Une jeune femme de nationalité française a fait de même pour une agression qui se serait déroulée le samedi soir.

La mairie d’Iruñea, la capitale navarraise, a pris la mesure du problème et a défini sa ligne : zéro tolérance pour les agressions sexuelles. En plus de rendre publiques les informations et de dénoncer officiellement les faits, la ville s’est déclarée partie civile dans l’affaire de l’agression de la première nuit des San Fermin contre une jeune madrilène de 19 ans pour laquelle cinq hommes ont été arrêtés, dont un garde civile et un militaire, selon le quotidien Noticias de Navarra.

"Quelque chose ne va pas"

"Il semblerait que dans cette société certaines personnes ne veulent pas entendre notre message", a déclaré le maire Joseba Asiron en réaction à la deuxième plainte déposée. Chaque agression est le signe que quelque chose ne va pas, selon lui, et il souligne l’importance de porter plainte : "avant la victime se cachait, maintenant non ; maintenant elle porte plainte, et grâce à cela nous pouvons retrouver les responsables".

Pour dénoncer les derniers faits, les peña et des associations de la ville ont organisé un rassemblement lundi soir. Une marche silencieuse, des arènes à la Plaza del Castillo, a été suivie de la lecture d’un communiqué et de dix minutes de silence. Des milliers de personnes ont répondu à l'appel.

"Les femmes ont le droit d’occuper la rue, les fêtes et les autres espaces, sans que leur sécurité et leurs droits ne soient violés", ont rappelé les mouvements féministes Andrea et Lunes Lilas. "Ce qui n’est pas dénoncé n’existe pas", ont-elles souligné, invitant les victimes à déposer plainte. Les représentants des institutions étaient présents, mais surtout, le mécontentement a été porté par les citoyens, bestazale, au coeur d'une des fêtes les plus connues du monde.