Bénédicte Saint-André

MAM, cavalier (bien) seul

Sortie du bois dans les colonnes du Monde, Michèle Alliot-Marie prévoit de participer à la présidentielle. A priori sans passer par la case primaire. 

Michèle Alliot Marie ©Gaizka Iroz
Michèle Alliot Marie ©Gaizka Iroz

Michèle Alliot-Marie met fin à un suspense insoutenable dans Le Monde ce lundi. Après la création de son micro-parti Nouvelle France, elle est bien sur la ligne de départ pour la présidentielle 2017 et l'annoncera publiquement le 4 juillet prochain, lors d'un meeting à Schiltigheim. L'eurodéputée devrait par ailleurs se passer de la "procédure" de la primaire, par idéal gaulliste, l'échéance présidentielle étant en effet pour l'ancienne ministre un rendez-vous direct avec le peuple français.

Les mauvaises langues ont beau rappeler qu'outre son compagnon, le député Patrick Ollier, cette dernière ne peut compter sur le parrainage d'aucun parlementaire (le soutien de 250 élus est nécessaire, dont au moins 20 parlementaires) et qu'elle n'est créditée que d'1% de votes à la primaire, MAM argue de son côté prendre du recul et de la hauteur. "La présidentielle, c’est d’abord un projet sérieux auquel on croit, qui prend en compte les réalités géostratégiques de notre pays et se projette dans l’avenir, sans se préoccuper des sondages et de la démagogie ambiante. Ce qui m’intéresse, c’est de savoir ce que va devenir la France dans les vingt prochaines années", précise-t-elle.

Gaullisme et déclaration d'intention mis à part, cette annonce de candidature pourrait aussi permettre de faire monter les enchères auprès de Nicolas Sarkozy. MAM pourrait in fine se rallier à lui et faire front commun contre Alain Juppé. Stratégie évidemment inavouable pour celle qui déclare sans ciller: "Certains se présentent à la primaire pour se faire connaître ou pour négocier un poste de ministre. Cela n’a pas de sens".