Bénédicte Saint-André

Sita Suez maintenu pour le suivi d'Hazketa

C'est l'entreprise Sita Suez qui assurera le suivi post-exploitation du centre de traitement des déchets d'Hasparren. Une décision contestée par l'association Hazketa 2010. 

Malgré la fermeture de la décharge, le dossier n'en demeure pas moins sensible. © Anna Dascon
Malgré la fermeture de la décharge, le dossier n'en demeure pas moins sensible. © Anna Dascon

La décharge Hazketa étant officiellement fermée ce 29 mai, la loi impose un suivi trentenaire post-exploitation. Alors que l'association Hazketa 2010 prônait une reprise en main de l'opération par les pouvoirs publics, le syndicat Bil Ta Garbi a opté pour le maintien de l'exploitant actuel, l'entreprise Sita Suez.

"Il s'agit d'une décision irresponsable et à contre-courant des revendications citoyennes", estime Peio Durruty d'Hazketa 2010. En effet pour l'association, si la décharge ferme, les déchets, les émanations de gaz et les lixiviats (jus toxiques, ndlr) restent. "Quand on sait les dérives et négligences dont Sita Suez a fait preuve pendant ces dernières décennies, il est aberrant de les maintenir pendant ces trente prochaines années".

C'est pourquoi Hazketa 2010, qui explique avoir joué un rôle de lanceur d'alerte dans l'affaire, souhaite la mise en place d'un comité de pilotage pour réaliser un audit technique et financier du site et défend également une gestion du suivi en régie directe, à savoir par Bil Ta Garbi lui même.

"Les élus se targuent de vouloir gagner en autonomie de gestion. Ils avaient la possibilité de le faire et maintiennent finalement une multinationale", poursuit Peio Durruty. " Or, ce suivi aurait pu être l'occasion d'envisager l'avenir sous un prisme positif, celui de l'emploi et de l'économie circulaire".

Commission de suivi

"Qu'on ne s'y trompe pas, explique de son côté Martine Bisauta, présidente du syndicat Bil ta Garbi, nous sommes les premiers à vouloir que ce suivi soit exemplaire. Et nous mettrons tout en œuvre pour qu'il le soit". Pour le syndicat, ce choix relève d'une part de l'application de la loi, d'autre part d'une mûre réflexion après consultation d'un cabinet spécialisé.

Et l'élue écologiste de le justifier pour trois raisons : " D'abord , nous n'avons pas les compétences internes pour assurer ce suivi. Ensuite, la loi impose à Sita Suez de provisionner pour assurer ces coûts de post-exploitation. Si la provision n'est pas suffisante, ce sera à lui et non aux contribuables de l'assumer. Enfin, si l'on reprenait ce suivi, nous ne pourrions plus aller les chercher en responsabilités pendant trente ans".

Concernant Hazketa 2010, Martine Bisauta précise que l'association fera partie d'une commission de suivi avec le syndicat lui même, la mairie d'Hasparren, et les services de l'Etat. Pas suffisant pour l'association qui a saisi le préfet et présentera ses revendications lors d'un repas du berger ce samedi 28 mai.

"Le préfet devrait pour sa part rendre l'arrêté stipulant l'ensemble des obligations de Sita Suez d'ici octobre", conclut Martine Bisauta. Ensuite, le syndicat Bil Ta Garbi pourrait à tout moment revenir sur sa décision.