Ximun Larre

Nuit debout arrive à Bayonne

Le Pays Basque reste mobilisé contre la loi Travail et une nouvelle forme de contestation apparaît avec l'arrivée du phénomène Nuit debout.

Pour Nuit debout, "le projet de loi Travail a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.© Bob EDME
Pour Nuit debout, "le projet de loi Travail a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.© Bob EDME

Ils étaient entre 1 500 et 2 000 à manifester samedi 9 avril, dans les rues de Bayonne, à l'appel du collectif "Jusqu'au retrait de la loi travail". La mobilisation reste relativement importante mais peine à dépasser le cadre habituel des syndicats ou partis politiques. Les jeunes, lycéens ou étudiants, se sont jusqu'à présent peu impliqués dans ce mouvement. Alors que le premier ministre rappelle "qu'il n'est pas question de retirer un projet de loi qui est désormais dans sa phase parlementaire", les mobilisations persistent. Le phénomène Nuit debout se multiplie dans l’État français, et arrive à Bayonne ce vendredi 15 avril.
 
La prochaine assemblée générale du collectif "Jusqu'au retrait de la loi Travail" est prévue mercredi prochain (13 avril). Il y sera question des suites à donner au mouvement, et peut-être y parlera-t-on également du phénomène Nuit debout, dont la première est prévue à Bayonne, vendredi 15 avril. Eñaut Aramendi du syndicat Lab, membre du collectif, y voit "une démarche positive. Nous ne pouvons que leur souhaiter la bienvenue". Ce dernier précise "nous n'avons eu pour l'instant que des contacts par mails, car leur mouvement se structure à peine". Et le syndicaliste de conclure "il faut voir si ce mouvement correspond à une réalité locale".

Une page Facebook "Nuit debout Pays Basque" vient d'être créée, un compte twitter activé, prémisses indispensables au mouvement nourri par les réseaux sociaux. L'appel pour démarrer une mobilisation à partir de 17 heures, sur l'esplanade Roland Barthes est lancé. Après une heure de "socialisation" les organisateurs prévoient des prises de paroles libres (chaque intervention aura une durée maximale de cinq minutes), une présentation du mouvement, des contacts avec d'autres associations. La volonté de s'exprimer en euskara dans les discours ou les tracts a été avancée par les organisateurs.

Le succès de  Merci patron !
 
Ces derniers rappellent que "le projet de loi travail a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase". Né de cette contestation de cette loi, le phénomène s'est développé en lien avec le succès du film Merci Patron ! de Francois Ruffin. Fondateur du journal Fakir, ce dernier livre un documentaire à la Michael Moore évoquant Bernard Arnault, le président de LVMH, dépouillant ses salariés des fruits de leur travail.

Nuit debout s'est essaimé dans une soixantaine de villes de l'Hexagone, et la forme de contestation utilisée n'est pas sans rappeler celle des indignés, un mouvement de protestation en marge des organisations traditionnelles, partis ou syndicats. A Paris, le mouvement reprendra ce soir après l'évacuation de la place de la République ce matin.