Bénédicte Saint -André

Orientation : le conseil par les pairs

L'association Du Pays Basque aux Grandes Ecoles a signé quatre nouvelles conventions de partenariat visant à établir des ponts entre les lycéens du Pays Basque et les filières d'excellence des études supérieures. 

De gauche à droite : Julie Jouan, Sarah Lamaison,Bixente Etcheçaharreta et Baptiste Ducassou © Bob EDME
De gauche à droite : Julie Jouan, Sarah Lamaison,Bixente Etcheçaharreta et Baptiste Ducassou © Bob EDME

"Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas. C'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles". L'association Du Pays Basque aux Grandes Ecoles (DPGE) a fait de cette citation de Sénèque sa devise. Et elle vient de signer une convention de partenariat avec quatre nouveaux lycées du territoire : Maurice Ravel à Saint-Jean-de-Luz, Bernat Etxepare à Bayonne, Saint-Joseph à Ustaritz et Saint-Joseph à Hasparren.

Ses membres, tous jeunes et issus des grandes écoles, interviennent dans les lycées pour expliquer leur parcours et jouer le rôle de parrain auprès des élèves. "Car rien ne vaut la force de l'exemple", pointe Bixente Etcheçaharreta, président de l'association.

Et l'ensemble des proviseurs présents salue unanimement l'initiative. En effet, tous partent d'un constat: les lycéens du Pays Basque sont classés parmi les meilleurs au niveau régional, voire national, mais sont ensuite sous-représentés dans les études supérieures, accusant un retard de l'ordre de 14 %. Et dans les filières sélectives, classes préparatoires, écoles d'ingénieurs, écoles de commerce, cet écart est d'autant plus prégnant.

Difficulté de quitter le pays et manque d'information

Plusieurs facteurs peuvent l'expliquer selon l'association : la difficulté à quitter le pays mais aussi un manque de confiance et d'information sur les différentes filières et leurs modalités de financement. C'est cette aide pratique et concrète que l'association souhaite offrir, une base d'informations solide et qui plus est vécue, un conseil par les pairs. 

Aprés une mention très bien au bac, Sarah Lamaison doit quitter les vagues de la côte basque pour intégrer Polytechnique. "Mais partir, c'est voir autre chose et pouvoir revenir", explique-t-elle. Et faire profiter, peut-être, le Pays Basque des compétences engrangées ailleurs. C'est le cas de Benoit Ducassou, autre membre de l'association et aujourd'hui enseignant à l'école d'ingénieur ISA BTP, après avoir fait l'Ecole normale supérieure à Paris.

L'association est d'ailleurs très attachée à tisser des liens avec le tissu entrepreneurial local, le fameux "réseau", indispensable à un retour gagnant. "Nous éclairons également les lycéens sur les secteurs qui embauchent, comme ici l'aéronautique. Ce sont des domaines encore flous pour eux", explique Bixente Etcheçaharreta.

Née en 2013, l'association DPBGE est parrainée par l'écrivaine Marie Darrieussecq. Elle est aujourd'hui classée d'intérêt général et membre du Conseil de développement. Certains la taxent d'élitiste mais ses membres assument : "l'ambition n'est pas un gros mot". L'ambition n'est pas non plus l'apanage des grandes écoles. Mais, l'orientation doit ouvrir le champ des possibles et ça l'association le permet.

Contacts : Bixente Etcheçaharreta, bixente.etcheçaharreta@gmail.com