Vendredi 18 mars à Gasteiz, la Navarre a adhéré à l'Eurorégion appelée jusque-là Aquitaine Euskadi. Le changement de majorité politique l'an dernier en Navarre a ouvert la voie de ce rapprochement. Dans le même temps l'Aquitaine voit ses frontières élargies dans le cadre de la réforme territoriale. Alain Rousset succède pour sa part à Iñigo Urkullu à la tête de cette nouvelle entité de neuf millions d'habitants.

L'arrivée au pouvoir l'an dernier d'Uxue Barkos de Geroa Bai, soutenue par EH Bildu et Podemos, a clairement modifié les orientations stratégiques de la Navarre. Gouvernée jusque-là par une UPN réfractaire à ce genre de coopération avec la Communauté autonome d'Euskadi, la Navarre choisit désormais une voie diamétralement opposée en intégrant l'Eurorégion.

Au mois d'octobre dernier Uxue Barkos, Iñigo Urkullu et Alain Rousset s'étaient retrouvés une première fois en Andorre pour engager le processus d'intégration. Désormais le président aquitain Alain Rousset succède pour deux ans à Iñigo Ukullu. La passation de pouvoir s'est déroulée vendredi dernier à Gasteiz. Iñigo Urkullu a souligné à cette occasion qu'il s'agissait "d'un grand pas qui allait renforcer l'esprit de la coopération transfrontalière".

Le calendrier fixé prévoit l'intégration de la Navarre pour le mois de septembre car les Etats français et espagnol doivent ratifier cette décision. Alain Rousset précise "cela ne nous empêchera pas de nous mettre au travail avant".

En ce qui concerne l'Aquitaine, la réforme des régions avec l'intégration du Poitou-Charentes et du Limousin modifie également en profondeur les contours de l'Eurorégion, ce qui porte l'ensemble à plus de 100 000 km2 soit 2 % de l'Union européenne.

Créée en 2011, l'Eurorégion, dont le siège est à Hendaye, constitue un Groupement européen de coopération territoriale aux compétences multiples : transports, énergies renouvelables, recherche et innovation, formation, agriculture, culture, tourisme.