Justine Giraudel

Les droits des détenus basques préoccupent sept euro-députés

Arrivés en Pays Basque dimanche 14 février, sept euro-députés parcourent les capitales à la rencontre des élus, syndicats et représentants de la société civile. Leur objectif : s'informer sur la situation des prisonniers politiques basques.

Lidia Senra, Mark Demesmaeker et Josep-Maria Terricabras. © Isabelle MIQUELESTORENA
Lidia Senra, Mark Demesmaeker et Josep-Maria Terricabras. © Isabelle MIQUELESTORENA

Mardi 16 février, trois euro-députés ont convoqué la presse pour un point express sur leur visite en Pays Basque Nord et Sud. Suite à leur rencontre en mars dernier avec l'association des familles de détenus basques Etxerat, ils ont décidé de s'informer au plus prés du terrain. Ils multiplient les entretiens en vu de la rédaction d'un rapport sur la situation des détenus basques, prévu pour le mois d'avril.

Mark Demesmaeker est parlementaire européen flamand, appartenant au groupe centriste des conservateurs et réformistes européens (NVA ECR). Il était accompagné du catalan Josep-Maria Terricabras (groupe des Verts - alliance libre européenne) et de Lidia Senra, de l'Alternative Galicienne et membre du groupe confédéral de la gauche unitaire européenne. Tous trois se sont exprimés en français sur les raisons de leur séjour qui s'achèvera ce mardi 16 février à Donostia, et les aura conduit à Gasteiz, Iruñea, Bilbo et Bayonne.

Leur calendrier était chargé : une trentaine de rencontres ont été programmés avec organisations des familles de prisonniers, élus, syndicaux et représentants de la société civile. "Notre visite est axée sur la question des prisonniers politiques basques, le rapprochement, la problématique de la dispersion ou encore la liberté conditionnelle", explique M. Demesmaeker. "Nous sommes aussi ici pour examiner la question des droits de l'Homme", précisera plus tard L. Senra.

Il est trop tôt pour exprimer un point de vue, avertit M. Demesmaeker, mais considèrent-ils "normale" la situation des détenus ? "Non, c'est la raison pour laquelle nous sommes ici. Nous sentons une volonté et un consensus de la part de la société civile de conclure avec le processus de paix." Lundi 15 février, reçue au Parlement de Navarre, l'euro-députée nord-irlandaise Martina Anderson (Sin Féin) avait insisté sur leur préoccupation quant au "châtiment collectif" qui touche tant les détenus que leurs familles et leurs proches, s'interrogeant sur une "possible violation du droit international".

Paralysie des Etat français et espagnol

Pour le Flamand, la solution passe par la question des détenus "comme on l'avait vu pour l'Irlande du Nord". Avec une différence fondamentale, poursuit-il : "Le processus était difficile, long, mais s'accompagnait d'un dialogue international dans la société et au sein des gouvernements irlandais et britanniques. Aujourd'hui, on assiste au contraire avec les gouvernements de Madrid et de Paris". J-M. Terricabras appuiera son discours en évoquant la paralysie des Etats depuis la fin de la lutte armée d'ETA, il y a quatre ans de cela.

Nourris de leurs rencontres, les sept parlementaires européens rédigeront un rapport de conclusion dont la parution est prévue pour mi-avril : une présentation des résultats accompagnée de recommandations, diffusée aux parlementaires européens et aux institutions françaises et espagnoles.

La discrétion étant de mise, ils n'ont pas souhaité dresser la liste exhaustive de leurs partenaires, assurant rencontrer toutes les parties. Devant l'hôtel Le Bayonne où s'est tenu le point presse, la rédaction a pu croiser Xabi Larralde (EH Bai), Jakes Bortayrou (AB), le président de l'Agglomération Côte Basque Adour Jean-René Etchegaray (Modem) et Max Brisson (conseiller départemental Les Républicains) tous signataires de la Déclaration de Bayonne, ainsi que Jean-Pierre Etcheverry (CFDT Pays Basque) et des membres de Bake Bidea et la Ligue des droits de l'Homme.