Bénédicte Saint-André

"Risque de récidive" chez Lorentxa Beyrie

Le 28 janvier, la demande de libération conditionnelle de Lorentxa Beyrie était refusée. La chambre d'application des peines a estimé que son projet de réinsertion était suffisamment construit mais qu'il existait pour autant un risque de récidive.

Pour l'avocate Maritxu Paulus-Basurco, les décisions concernant la libération conditionnelle des prisonniers basques ne sont pas objectives. © DR
Pour l'avocate Maritxu Paulus-Basurco, les décisions concernant la libération conditionnelle des prisonniers basques ne sont pas objectives. © DR

En droit français, la décision de liberté conditionnelle est soumise à la libre appréciation des juges. Le 28 janvier, la chambre d'application des peines a refusé la libération de Lorentxa Beyrie, arguant l'absence de remise en cause de ses actes.

La repentance ne fait pas partie des conditions légales de mise en liberté conditionnelle mais elle peut être utilisée par les juges comme élément d'appréciation. Ici "en l'absence de remise en cause des faits qui lui sont reprochés, la chambre a estimé que Lorentxa Beyrie restait une militante d'ETA, et que l'organisation n'ayant pas rendu les armes, le risque de récidive était présent".

"Or, le contexte politique fait que ce risque n'existe pas", insiste Me Paulus- Basurco, son avocate. Mais les juges ne l'entendent pas ainsi et pour la deuxième fois sa demande est rejetée. D'autres détenus avant elle -on pense par exemple à Filipe Bidart- ont bénéficié d'une libération conditionnelle sans pour autant battre leur coulpe. Mais depuis un an, date qui correspond peu ou prou à un changement de président à la Cour, les décisions sont particulièrement sévères.

Et même si l'avocate annonce préparer une nouvelle procédure, il paraît aujourd'hui difficile d'envisager un changement de cap sans une évolution politique du processus.