Argitxu Dufau

La société civile déplace les montagnes, pour le respect des détenus basques

Ils étaient des dizaines de milliers dans les rues de Bayonne et de Bilbo à exiger le respect des droits des détenus basques. Au Pays Basque Nord, 8000 manifestants se sont adressés au gouvernement français pour qu'il s'implique dans le processus de paix engagé, il y a quatre ans, par l'arrêt définitif de la lutte armée de l'organisation ETA.

8 000 personnes se sont rassemblées à Bayonne. © Isabelle Miquelestorena
8 000 personnes se sont rassemblées à Bayonne. © Isabelle Miquelestorena

Plusieurs milliers de personnes ont battu le pavé à Bayonne et à Bilbo, samedi 9 janvier, pour exiger le respect des droits des détenus basques et la résolution du conflit.

A Bayonne, à l'initiative du collectif Bagoaz, 8 000 manifestants ont parcouru trois kilomètres de la salle Lauga à l'esplanade Roland Barthes, derrière des banderoles et pancartes. Le discours final a été prononcé par Anne-Marie Michaud, membre du Comité pour la Défense des Droits de l'Homme en Pays Basque (CDDHPB) et Jeronimo Prieto, président du conseil des prud'hommes de Bayonne.

En basque et en français, ils ont rappelé la détermination de la société civile à demander au gouvernement français un engagement dans le processus de paix entamé il y a quatre ans au Pays Basque, lorsque l'organisation ETA a définitivement cessé la lutte armée.

Au nom du collectif, ils se sont adressés directement au président français, François Hollande, et à son gouvernement : "il est inacceptable qu’Ibon Fernandez Iradi et Lorentxa Gimon, prisonniers gravement malades, soient encore en prison. Il est inacceptable que celles et ceux qui ont droit à la libération conditionnelle comme Ion Kepa Parot, Txistor Haramburu, Jakes Esnal, Itsaso Zaldua, Oihana Garmendia et Lorentxa Beyrie soient encore en prison. Il est inacceptable que règnent la dispersion et l’éloignement".

Dire "stop !"

Les manifestants ont lancé un appel "aux organisations démocratiques et à la population : pour qu'elles prennent la parole et se mobilisent en masse pour dire 'stop ! ça suffit !'". Ils se sont dits "indignés et très en colère". Ils ont aussi annoncé "poursuivr[e] et intensifi[er] la mobilisation jusqu’à la libération de tous les détenus et jusqu’au retour de tous les 'exilés'".

Pour eux, "le processus de paix est en marche, mais de façon unilatérale. Car les États espagnol et français, à contre-sens de ce nouveau contexte historique, font tout pour le bloquer en s’obstinant dans la voie répressive".

Depuis quatre ans, les relations au sein de la société du Pays Basque "se sont normalisées" et les milliers de personnes mobilisées ce samedi 9 janvier attendent des pas de la part du gouvernement français. Le respect de ses propres lois.