Les Petits Plaisirs, association née à Biarritz en mars dernier, a vocation à créer du lien par la culture. Pour Noël, elle propose une sélection "Merci la vie" car selon elle la culture est un cadeau. Pas un luxe, une nécessité. Sous le slogan "Ensemble, la culture est plus accessible", engagement et exigence donnent du sens au fameux vivre-ensemble.

"Nous souhaitons lever les freins à l'accessibilité culturelle, émanciper les gens, en faire des spectateurs et non des consommateurs ", explique Cathie Simon-Loudette, une des huit fondateurs de l'association, partant du constat que la culture se réserve à une minorité, plutôt âgée et nantie. Et selon elle, cette ambition passe forcément par la qualité et la proximité.

"Nous sommes l'antithèse du Big Festival", ajoute-t-elle. S'inspirant du succès du bal des vieux à Guethary, elle explique qu'il vaut mieux être une centaine que des milliers pour se parler et tisser des liens.  Quand on sait que l'association organise des cours de crochet, le projet-métaphore du "fil qui nous relie" prend tout son sens.

La culture est par ailleurs une porte d'entrée pour ouvrir le débat, et une accroche qu'on ne peut réduire à la simple animation, elle aussi nécessaire. "Une œuvre est un éclairage sur un thème. Ensuite il faut réfléchir et en parler ensemble", prône C. Simon-Loudette. A cet égard, celle qui fut longtemps chargée de mission dans le domaine estime que la culture est un enjeu politique. Elle se souvient avoir traité grâce au théâtre  des sujets sociétaux tels que la prostitution, l'égalité hommes-femmes, ou encore les enfants-soldats.

Festival "Merci la vie" en février

Et la plus-value de la culture est qu'"on peut être sérieux en s'amusant, en riant" défend celle qui est issue du spectacle vivant. Alors "si vous cherchez un cadeau qui n'a pas été réalisé par des enfants asiatiques, pas plus que par des adultes sous-payés, qui ne fonctionne pas à l'énergie nucléaire et qui soit même construit en France", vous pouvez offrir pour Noël la boîte cadeaux "Merci la vie".

Dans le coffret, des places pour le festival du même nom au Colisée et un cahier pour coucher ses pensées. A la programmation, le son pop-folk de Mathieu Saïkaly le 4 février. Le lendemain, l'artiste se joint à Nicolas Rey pour la lecture musicale "Et vivre était sublime" à la mise en scène subtile et aux virgules musicales irrésistibles. Enfin, trois représentations de "Réparer les vivants" seront données. Il s'agit de l'adaptation au théâtre du roman de Maylis de Kérangal et un des grands succès d'Avignon 2015, dans laquelle un seul comédien, avec voix-off et vidéo, relate la course contre la montre d'une transplantation cardiaque.

"Un festival dont on veut que chacun ressorte avec la conviction que rien ne vaut la vie, qu'il faut en profiter et la partager", livre la représentante de l'association. Pour ce faire, ses 120 adhérents se rendent au Guggenheim, à l'opéra, préparent des lectures publiques à Boucau, un festival "Petits plaisirs littéraires" sur les écritures d'aujourd'hui  et tricotent le lien… intergénérationnel, transfrontalier et citoyen.