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Le procès de six Basques accusés d'avoir tiré sur le gendarme J.S Nérin

Le procès contre les prisonniers basques Mikel Karrera, Xabier Goienetxea, Arkaitz Agirregabiria, Joseba Fernandez, Izaskun Lesaka et Josu Urbieta a commencé lundi 2 novembre. Ils sont soupçonnés d'avoir participé à l'homicide contre le gendarme Jean-Serge Nérin.

Arrestation le 20 mai 2010 de Mikel Karrera Sarobe alias "ata" dans le quartier des Hauts de Sainte-croix à Bayonne. © Gaizka Iroz
Arrestation le 20 mai 2010 de Mikel Karrera Sarobe alias "ata" dans le quartier des Hauts de Sainte-croix à Bayonne. © Gaizka Iroz

Mikel Karrera, Xabier Goienetxea, Arkaitz Agirregabiria, Joseba Fernandez, Izaskun Lesaka et Josu Urbieta comparaissent devant la cour d'assises de Paris. Le deuxième jour d'audience a débuté mardi 3 novembre. Ils sont soupçonnés d'avoir participé à l'échange de tirs qui a provoqué la mort du gendarme Jean-Serge Nérin.

Ce dernier avait été tué le 16 mars 2010 à 50 kilomètres de Paris, dans un échange de tirs survenus avec des militants d'ETA. Il est l'unique victime d'ETA de nationalité française tué sur le territoire français. Joseba Fernandez avait été le seul arrêté sur place.

La Justice soupçonne Mikel Karrera et Xabier Goienetxea d'être les auteurs des tirs. L'inculpation des autres porte sur le vol des voitures ayant abouti à l'affrontement armé. Lors du premier jour du procès, étaient présents la soeur et la veuve de l'agent décédé, ainsi que des dizaines de proches des inculpés, venus du Pays Basque. Dans la ville d'Errenteria (Gipuzkoa), une centaine de personnes se sont mobilisées en soutien aux six prévenus.

Au début de la séance de lundi, Izaskun Lesaka a lu un texte au nom des six inculpés. Elle a revendiqué leur appartenance à ETA et a déclaré que les tribunaux espagnol et français n'avaient aucune légitimité pour les juger. Ce, considérant que les deux Etats “occupent” le territoire basque. Dans la session de l'après-midi, les six inculpés ont déclaré ne pas vouloir écouter une fois de plus la version policière de la trajectoire historique d'ETA et ont quitté la salle.

EH Bai s'est prononcée

La coalition EH Bai s'est prononcée sur le procès. Selon elle, “l’Etat français devrait prendre en considération le contexte politique et mettre en place les outils nécessaires à tout processus démocratique”. A ce propos, la coalition cite la justice transitionnelle comme un outil pour la résolution de conflits, dispositif sur lequel se sont penchés les Etats, par exemple, dans le cas des conflits en Colombie ou en Nouvelle-Calédonnie. EH Bai rappelle par ailleurs que des centaines de prisonniers sont soumis à des politiques d'éloignement. Les mesures de  “rapprochement et regroupement constituent une étape nécessaire dans la résolution du conflit”, selon la coalition.

Le procès à l'encontre des six Basques devrait se poursuivre durant les cinq semaines à venir. Le jugement devrait être rendu le 2 décembre, selon les prévisions de Jacqueline Audax, présidente du jury.