Argitxu Dufau
Entrevue
Max Brisson
Candidat Les Républicains aux éléctions régionales

"C'est un effort que j'ai fait pour le collectif"

Max Brisson revient sur sa relégation en huitème et inconfortable place sur la liste départementale aux élections régionales. Il considère avoir fait "un effort" en cédant sa deuxième place au Béarnais Marc Oxibar. S'il est élu, il devrait laisser sa place de conseiller municipal d'opposition et "regrette" de ne pas participer à la construction de l'EPCI Pays Basque.

Max Brisson pourrait laisser sa place de conseiller municipal. ©Mediabask
Max Brisson pourrait laisser sa place de conseiller municipal. ©Mediabask

La liste départementale d'union centre-droite aux élections régionales se fait attendre, quand est-ce qu'elle sera officiellement dévoilée ?

Max Brisson :  Très certainement la semaine prochaine, mercredi 21 octobre.

Pourquoi la composition de cette liste a-t-elle pris autant de temps ?

M. B. : Il s'agit d'établir une liste pour les deux tours. C'est-à-dire une liste d'union des familles politique de la droite et du centre. Cela nécessite des arbitrages, des allers-retours entre les directions des partis et les représentants locaux. Il faut ajouter que la différence avec la liste socialiste est que nous n'aurons pas de fusion entre les deux tours. Cela a nécessité un travail préparatoire. Si nous étions partis chacun sous nos couleurs au premier tour, cela aurait sans doute été plus rapide, mais les psychodrames auraient peut-être eu lieu entre les deux tours.

Êtes-vous bien à la huitième place de la liste et troisième du parti Les Républicains ?

M. B. : Je confirme.

Vous étiez pressenti en deuxième place et vous trouviez cette place “naturelle” pour vous, pourquoi ce basculement de situation ?

M. B. : Nous étions devant un double blocage. A la fois la non-représentation emblématique des Républicains en Béarn, les trois premiers étaient basques : Max Brisson, Sylvie Durruty et Claire Bordagaray. Il y avait une forte volonté y compris de la part du président Nicolas Sarkozy qu'il y ait aussi un élu Les Républicains dans la partie béarnaise. Il y avait aussi la volonté de Virginie Calmels d'avoir au moins dans chacun des têtes de liste (premier ou deuxième) des douze départements un quadragénaire. C'était le cas dans les onze autres départements. Ce n'était malheureusement ni le cas de Monique Sémavoine, ni le mien.

Au cours des discussions et parce que je suis secrétaire départemental, il y a des fois où il faut faire des efforts pour le collectif lorsque l'on assume des responsabilités. J'ai proposé pour que les discussions finissent, parce qu'il était déjà 22h30 ou 23 heures, cette inversion.

J'espère que nous allons gagner et ainsi je serai élu. Si nous ne gagnons pas, je suis quand même premier vice-président du Conseil départemental. J'ai largement de quoi m'occuper.

La huitième place est une place inconfortable et en-dessous de vos ambitions. C'est un échec pour vous ?

M. B. : C'est un effort que j'ai fait pour le collectif. Je ne suis pas sans mandat. Si je suis simple Conseiller régional d'opposition, cela n'apportera rien à mon mandat de premier vice-président du Conseil départemental. En revanche, si nous gagnons et que je suis élu, je serais dans l'exécutif régional et cela m'intéresse. Car il y aura un sens avec mon mandat. J'ai fais cela pour débloquer une situation.

Vous pensez votre élection comme Conseiller régional encore possible ?

M. B. : Nous allors faire une campagne pendant deux mois pour gagner. Il me semble que l'impopularité du gouvernement grandit chaque jour, et aura une dimension nationale lors de ces élections. Le président [du conseil régional d'Aquitaine, ndlr] Alain Rousset s'abrite derrière un bilan que nous critiquerons, et on n'est jamais élu sur un bilan. Il utilise tous les moyens de la collectivité, les matins, midis et soirs, dans la région avec tout le staff administratif de la Région ce qui est un pur scandale. Mais malgré tout, il n'échappera pas à la sanction. La sanction d'un exécutif socialiste qui a failli et qui est à des niveaux de détestation jamais vus dans le pays, même pendant le quinquennat précédent.

J'espère bien siéger à Bordeaux dans la majorité, dans l'exécutif auprès de Virginie Calmels, et je vais faire campagne. J'étais au téléphone avec Monique Sémavoine et elle compte bien me donner un rôle un peu particulier. Virginie Calmels m'a même demandé d'être avec elle sur l'estrade, mercredi 14 octobre à Limoges, mais pour des raisons d'agenda, je n'ai pas pu y être.

Vous avez annoncé votre démission du poste de Conseiller municipal d'opposition biarrot en cas d'élection comme Conseiller régional, c'est toujours le cas ?

M. B. : Je ne change rien au message que j'ai envoyé aux Biarrots. Je ne serai pas un conseiller municipal d'opposition systématique. J'ai envie de travailler sur les dossiers de Biarritz. Si je suis élu, bien sûr je quitterai le conseil municipal, puisqu'il y aura cumul des mandats. Si je ne suis pas élu, je resterai au Conseil municipal pour une chose : participer à ce que j'espère être la grande aventure, au bon sens du terme, de la constitution de l'EPCI unique. Mon engagement sur ce sujet est connu.

En tant que candidat aux élections régionales, j'ai parfois ce regret de me dire que je ne serai pas dans l'assemblée constitutive de la Communauté d'agglomération Pays Basque.

Et si vous êtes élu Conseiller régional, vous maintiendrez votre mandat de premier vice-président du Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques ?

M. B. : Oui. Je ne serais pas vice-président à la Région, je serais dans l'exécutif. Je n'ai jamais eu l'intention, pour des raisons d'agenda et d'équilibre de vie, d'être vice-président dans les deux assemblées. Par contre, si je suis dans l'exécutif régional, ce mandat sera très complémentaire du mandat de premier vice-président du Conseil départemental. Après beaucoup de réflexion, j'ai fait ce choix.

D'autres projets se profilent ?

M. B. : La vérité m'oblige à dire, contrairement à ce que j'ai lu, qu'il n'y a pas eu de tractations. Je n'ai rien dealé. Je suis un candidat potentiel à d'autres élections comme d'autres amis. Je peux encore servir ma famille politique, mais aujourd'hui il n'y a aucun acte de candidature pour la simple raison que les candidatures ne sont pas encore ouvertes : législatives, sénatoriales… Entre les régionales et ces élections, il y a une échéance majeure : les élections présidentielles. En tant que secrétaire départemental des Républicains, je serai engagé pleinement pendant ces présidentielles, à commencer par être un des acteurs de l'organisation des primaires dans un an.