Argitxu Dufau

Odile de Coral : décision le 3 novembre

Odile de Coral, maire d'Urrugne, a comparu devant le tribunal correctionnel de Bayonne pour "prise illégale d'intérêts". Le procureur a requis 9 000 euros d'amende. La délibération sera rendue le 3 novembre prochain.

La procureure a requis 9 000 euros d'amende. © Isabelle Miquelestorena
La procureure a requis 9 000 euros d'amende. © Isabelle Miquelestorena

Mardi 22 septembre, Odile de Coral, maire d'Urrugne, comparaissait devant les juges du tribunal correctionnel de Bayonne pour "prise illégale d'intérêts". Sa comparution fait suite à la plainte déposée par Michel Hiribarren en décembre 2013. La procureure a requis contre elle une amende de 9 000 euros sans lui empêcher d'exercer sa fonction de maire. La délibération sera rendue le 3 novembre prochain.

Il est reproché à O. de Coral d'avoir participé à la délibération de février 2007 rendant des terrains de sa belle-famille constructibles alors qu'elle était conseillère municipale en charge des affaires scolaires. Elle aurait par la suite, en temps que maire, signé des demandes de modification d'aménagement pour ces même terrains.

Ces derniers appartiennent à la SCI Château d'Urtubie de son époux. Ils font partie d'un projet immobilier 'Apexenia 3', dans la continuité des deux premiers projets de cette même SCI. Ce troisième projet représente un bénéfice de plus de 4 millions d'euros, soit 42 lots de 350 mètres carrés vendus à 100 000 euros.

9 000 euros d'amende requis

La procureure a reconnu Odile de Coral "coupable" des faits reprochés. "Elle ne peut pas ignorer que cela représente des avantages pour la SCI de son époux. Elle en tire des avantages même s'ils ne lui sont pas directs et si elle n'en tire pas directement profit", a déclaré la procureure. Si les demandes de modifications d'aménagement n'ont pas été directement signées par O. de Coral mais tamponnées de sa signature, elle en a tout de même la responsabilité.

"Elle a négligé l'intérêt public", poursuit-elle. Elle a aussi émis un doute quant à la méconnaissance d'Odile de Coral de devoir se retirer lors de la délibération de février 2007. Cette dernière encourt une peine de cinq ans de prison, 75 000 euros d'amende et interdiction d'exercer sa fonction.

Michel Hiribarren s'est constitué partie civile. Il ne demande aucune indemnisation. "Depuis qu'elle est maire, elle a pris des décisions à notre encontre sans justification, elle profite d'avantages", explique-t-il.

Demande de relaxe

Odile de Coral s'est défendue de profiter d'avantages étant donné qu'elle n'a plus aucune part dans les terrains en question. Son avocat a demandé la relaxe de sa cliente : "sur le fond, il est question de l'honneur d'une élue" car "il n'y a pas d'élément matériel ni moral". "Elle n'a pas participé à l'élaboration du Plan local d'urbanisme de 2007 et n'a pas de profit dans les demandes de modifications". Il a expliqué qu'elle ne "pouvait pas refuser la demande de modifications, alors que c'était en conformité avec les règles d'urbanisme, au motif qu'ils appartiennent à sa belle-famille".