Justine Giraudel

Elus locaux et associations réunis par la Fondation Abbé Pierre

Jeudi 12 février, des associations de l'ACBA et des élus locaux se sont retrouvés à l'appel de la Fondation Abbé Pierre. Avec pour objectif de se rendre à l'hôtel social la Maison de Gilles, à Biarritz, et d'échanger avec les personnes qui y sont accueillies. Ils ont ensuite partagé leurs impressions et avancé des pistes de réflexion. Une action pour renouer le dialogue, sans débat polémique.


Un des objectifs de la Fondation Abbé Pierre est de toucher l'opinion publique et les élus locaux. © Sylvain SENCRISTO
Un des objectifs de la Fondation Abbé Pierre est de toucher l'opinion publique et les élus locaux. © Sylvain SENCRISTO

Ce jeudi 12 février, l'antenne locale de la Fondation Abbé Pierre a organisé une double rencontre avec les élus politiques et les associations du territoire, autour des problématiques liées à la précarité et plus particulièrement aux problèmes de logement. Accompagnés de bénévoles et du délégué régional Aquitaine Pascal Paoli, ils se sont d'abord rendus à la Maison de Gilles – l'hôtel social biarrot – rencontrer les ''accueillis'' qui ont pu témoigner de leur expérience et de leur parcours de vie. Ce qui a donné suite à un échange qui, espère une organisatrice, ''sera le début d'une solidarité intercommunale''.

Ils étaient une dizaine d'hommes et de femmes élu(e)s de l'Agglomération Côte Basque Adour – étaient représentées les communes de Bidart, Anglet, Boucau et Biarritz, les bayonnais étant en conseil municipal - pour moitié élus intercommunautaires. Une douzaine de représentants associatifs (bénévoles ou salariés), ainsi que des professionnels de CCAS. Et Claus Drexel, le réalisateur du documentaire ''Au bout du Monde'' projeté au Royal, le cinéma biarrot accueillant ces jours-ci le Festival International du Film des Droits de l'Homme.

Avec cette action, l'idée de la Fondation était le partage de ses préoccupations au sujet des plus démunis : ouvrir le dialogue entre ces partenaires politiques et associatifs pour contribuer ''à l’avancée du traitement de ces situations de souffrance''. Si la rencontre à la Maison de Gilles s'est effectuée sans les journalistes, afin de respecter la demande des personnes hébergées, les élus ont ensuite facilement pris la parole pour échanger avec le milieu associatif présent et avancer des pistes de réflexion.

Personnes jeunes et travailleurs pauvres

Françoise Mimiague, sixième adjointe de la ville de Biarritz chargée du Logement et de l'Habitat, a d'emblée relevé les difficultés de ballottage et la segmentation de l'accompagnement social. Pour elle, cette multiplication des interlocuteurs est problématique et mérite d'être travaillée en amont. ''Il faudrait que nous nous mettions tous autour d'une table, associations et élus [intercommunaux, ndlr]. Aujourd'hui chacun travaille de son côté.''

Pour une salariée du Foyer de Jeunes Travailleurs de Bayonne, cet accompagnement global fait déjà partie de sa réalité professionnelle. ''Les choses ne sont pas si cloisonnées'' ; elle a fait état des difficultés de sa profession à s'adapter à de nouveaux publics : de plus en plus de personnes jeunes, ce qu'a confirmé le délégué régional, ainsi que de travailleurs pauvres. ''Leur première demande est un logement''.

La thématique s'est imposée, indéniablement liée à celle du travail : un cercle vicieux. Sans logement pas de travail, sans travail pas de logement. Jacques Veunac, 1er adjoint d'Anglet délégué (entre autres) à l'aménagement et au développement urbain, a ainsi mis sur la table la question de la construction de logements sociaux. A qui il reproche de ''n'avoir pas su évoluer''. Ils seraient certes énergétiquement plus performants, mais inaccessibles pour les personnes précarisées. ''Il faudrait les penser de façon différente (…) inventer de nouveaux parcours résidentiels''.

Le réalisateur a rappelé cette phrase de Coluche : " La société ne veut pas de nous, qu'elle se rassure, nous ne voulons pas d'elle non plus ", et la responsabilité collective sur ces questions. Avant de rejoindre la projection, Pascal Paoli a de nouveau remercié les élus de s'être prêtés à cet exercice et espéré, lui aussi, que ce moment signe une nouvelle dynamique partenariale.