Justine Giraudel

Ces lits qui manquent à l'appel

L'hébergement d'urgence, une question épineuse sur l'Agglomération Côte Basque Adour (ACBA) et sur Bayonne.

Trop peu de lits sur l'ACBA pour le Dispositif Hivernal d'Urgence
Trop peu de lits sur l'ACBA pour le Dispositif Hivernal d'Urgence

Mi-décembre 2014, l'opposition municipale bayonnaise reprochait à la majorité son insuffisance sur le Dispositif Hivernal d'Urgence. Fin janvier, et pour la deuxième année consécutive, la fondation Abbé Pierre débloquait une somme de 35 000 euros afin de pallier cette carence sur la Côte Basque et de financer des nuits d'hôtels aux plus démunis.

Avec la fermeture du centre ''Ma Nuit'' en 2012, la commune de Bayonne perdait ses places pour l'hébergement d'urgence. Ne reste plus que le recours à l'hôtel. Un acteur de terrain témoigne : ''La demande est forte à Bayonne. Il nous faut être au plus près des bénéficiaires, les déplacements nous font perdre énormément de temps''. Pour lui, les lits mis à disposition dans les communes de Biarritz, Anglet, St-Jean-de-Luz, Hendaye et Boucau ne suffisent pas à répondre aux demandes adressées au 115 par les personnes sans-abris.

Contactée par la rédaction de Mediabask, Christine Lauqué, adjointe aux solidarités, à la santé et aux seniors, s'est défendue : ''Nous avons pris cette question très au sérieux dès le départ. Mais pour l'instant les associations ne nous ont pas fait part de demandes précises sur l'ouverture de lits sur la commune de Bayonne.'' Elle assure que la ville est en capacité de proposer dix lits dans la salle Lauga. Dans la mesure où la température ressentie atteint les -5°, et à la demande des associations.

Pourtant, la veille, neuf personnes avaient dû être hébergées à l'hôtel. Silence. ''Vous me l'apprenez, je l'ignorais.'' Le financement de ce type d'hébergement privé a été rendu possible grâce à l'aide de 35 000 euros apportée par la fondation Abbé Pierre, à la fin du mois de janvier. Une de ses bénévoles du territoire commente : ''Là, nous ne sommes pas dans notre rôle. Mais devant cette urgence nous avons décidé de le faire."

''Nous ne pouvons pas ouvrir de lits de façon pérenne'', explique l'adjointe. C'est peut-être le coeur du sujet : faire de l'hébergement d'urgence une question intercommunautaire en menant une concertation au niveau de l'ACBA. Projet du maire de la ville, Jean-René Etchegaray, nous a-t-elle expliqué.