Argitxu Dufau

Travail le dimanche : Casino Shopping oscille sur la ligne de la légalité

Quelques jours après l'action de LAB contre l'ouverture ilégale le dimanche après-midi du Casino Shopping de Bayonne, les langues se délient. Certains salariés dénoncent un dimanche après-midi "imposé" parfois "par le chantage" et l'absence de majoration de salaire pour les heures travaillées le dimanche.

Une vingtaine de militants de LAB avaient fermé les portes de la supérette le 25 janvier dernier
Une vingtaine de militants de LAB avaient fermé les portes de la supérette le 25 janvier dernier

Le 25 janvier dernier le syndicat abertzale LAB avait dénoncé l'ouverture illégale le dimanche après-midi du Casino Shopping situé rue Victor Hugo à Bayonne. Depuis MEDIABASK est entré en contact avec des salariés de l'établissement ainsi que le gérant Jean-Luc Corlobe.

Interrogé au lendemain de l'action de LAB, qui avait fermé les portes de son commerce alimentaire, J.-L. Corlobe assurait que ses salariés sont tous "volontaires" pour travailler le dimanche et que cette condition aurait été validée dès leur embauche : "quand ils ont été embauché, il était convenu qu'ils travaillent le dimanche", assure le gérant. Il poursuit en certifiant que la clause est stipulée sur les contrats. "Faux" répondent certains salariés.

D'accord ou pas, un rappel à la loi s'impose : "les commerces alimentaires de détail (épicerie, boucherie, charcuterie, fromagerie...), peuvent potentiellement ouvrir jusqu'à 13 heures le dimanche". Cependant, "seuls les salariés volontaires ayant donné leur accord par écrit à leur employeur peuvent travailler le dimanche sur le fondement d'une telle autorisation".

Certains employés qui ont préféré garder l'anonymat assurent ne pas avoir été consultés pour l'ouverture après l'heure légale : "cela s'est fait du jour au lendemain, sans nous demander notre avis, on nous a fait de nouveaux planning, on nous l'a imposé, nous ne sommes pas forcément volontaires".

"Il virerait trois caissières"

Le gérant du commerce certifie que l'ouverture le dimanche après-midi répond à une demande des riverains. Il renchérit : "pour la survie des entreprises le dimanche est très important". Un argument qui serait utilisé comme moyen de pression : "il nous a dit que si on ne voulait pas travailler le dimanche après-midi il virerait trois caissières".

Certains salariés ne s'attardent pas sur la question du volontariat : "a priori nous sommes d'accord pour travailler le dimanche matin à condition d'être payés comme il le faut. Et là, ce n'est pas le cas, ces heures ne sont pas majorées". Pourtant la loi exige une majoration de salaire horaire de base de 20% pour chaque heure effectuée par un salarié qui travaille habituellement le dimanche. Ce à quoi J.-C. Corlobe répond que c'est son cabinet d'expert comptable qui gère les salaires et que le contrat ne stipule pas de majoration.

En attendant, le Casino Shopping reste "fermé le dimanche à partir de 13 heures jusqu'à nouvel ordre", assure le gérant. Ou plutôt, réouvrira ses portes "le jour où j'aurais le papier officiel qui m'autorisera à la faire".