Charlotte DALMONT

Des députés montrés du doigt pour achat de permanence

L'association "Pour une démocratie directe" a recensé 24 députés qui ont acheté leur local de permanence avec leur indemnité de frais de mandat. Jean Lassalle en fait partie.

 

Jean Lassalle, député Modem - © Gaizka Iroz
Jean Lassalle, député Modem - © Gaizka Iroz

Vingt-quatre députés ont acheté des locaux de permanence avec leur indemnité de représentation et de frais de mandat (IRFM). Parmi eux, le député Modem Jean Lassalle. C'est ce que dénonce l'association "Pour une démocratie directe". L'association demande aux députés de justifier l'utilisation de cette IRFM car, à l'heure actuelle, aucun contrôle n'est effectué quant à la manière dont elle est dépensée.

L'Assemblée nationale précise : "L’ IRFM sert aux dépenses liées à l’exercice du mandat de député qui ne sont pas directement prises en charge ou remboursées par l’Assemblée". Une seule interdiction a été mise en place. Les députés n'ont pas le droit de se servir de cet argent pour organiser une campagne électorale.

5 770 euros bruts

Acheter un local en son nom, avec l'indemnité de frais de mandat, n'est donc pas illégal en soi. Cependant, on peut se demander si cela reste moral, comme le souligne Sylviane Alaux, députée PS des Pyrénées-Atlantiques : "Je laisse chacun face à sa conscience. Personnellement, acheter un local en mon nom propre avec de l'argent public, je ne le fais pas. J'ai toujours préféré louer mes locaux de permanence, comme cela, lorsque je ne serai plus députée, je rendrai le local, tout simplement".

Jean Lassalle, qui fait partie des députés ciblés par l'association, se défend : "Ce n'est pas illégal. Je n'ai pas eu le sentiment de commettre une mauvaise action car ce n'est pas quelque chose que je cachais". Le local qu'il a acheté à Oloron était à l'époque en vente et non en location, mais le député reconnaît tout de même : "J'aurais sans doute fini par trouver une location". Il conclut : "Si la décision de l'Assemblée nationale est que je vende le bien, alors je le ferais".

Les députés touchent 5 770 euros bruts par mois pour régler les dépenses à liées à leur mandat : loyer, fournitures de bureau etc.