Xan Idiart

Le collectif Etorkinekin alerte du sort des migrants

Les migrants du Centre d'accueil d'orientation (CAO) de Bayonne risquent un transfert vers l'Italie. Le règlement Dublin en est à l'origine.

Un rassemblement de soutien aux migrants à Bayonne. (Image d'archive)
Un rassemblement de soutien aux migrants à Bayonne. (Image d'archive)

Ils sont vingt et un. Vingt et un migrants hébergés depuis septembre dernier au Centre d'accueil et d'orientation (CAO) de Bayonne à risquer un transfert vers l'Italie dans les prochains jours. La cause de tout ça : le règlement Dublin. Ce règlement définit l'Etat responsable d'une demande d'asile afin qu'elle ne soit pas faite dans plusieurs pays européens.

Avant de se retrouver en Europe, les 25 migrants de Bayonne (quatre ne sont pas concernés par le transfert) sont entrés en Europe par l'Italie illégalement où leurs empreintes ont été enregistrées. Le règlement Dublin permet à l'Etat français de les y envoyer à nouveau. Théoriquement, c'est là-bas qu'ils doivent faire leur demande d'asile.

"Une politique inhumaine" selon Amaia Fontang, porte-parole d'Etorkinekin. Ces 21 migrants vont d'abord "être entassés" dans un Programme d'accueil et d'hébergement des demandeurs d'asile de Pau. Les conditions y seraient déplorables. Pas de salle de réunion, pas de salle de cours pour l’apprentissage du français, pas de réfectoire, pas d’accès Internet, pas de transport...

De l'Italie... à la Libye

Le transfert vers l'Italie ne sera pas plus porteur d'espoir. "Ce pays accepte très peu de demandes d'asile" déplore Amaia Fontang. "Un peu comme la France finalement." Des paroles empreintes d'émotions car les personnes côtoyées depuis quatre mois seront très certainement à nouveau envoyées vers la Libye. "Avec tout ce que ça comporte comme mauvais traitements". Certains y deviennent esclaves comme l'a démontré récemment une vidéo de CNN.


Etorkinekin a adressé une lettre ouverte aux trois députés et aux trois sénateurs des Pyrénées-Atlantiques. Les membres du collectif en appellent à la solidarité avec les migrants, l'objectif de l'Etat français étant "d'en expulser le plus possible" selon eux.

De même, Etorkinekin demande aux citoyens du Pays Basque de se mobiliser le 19 décembre, à midi, devant la gare de Bayonne "avec de quoi faire du bruit". A cette heure là, les migrants prendront le train direction Pau. Avec en ligne de mire, pour la plupart, le pays de Dante.