Béatrice MOLLE-HARAN

Campagne en Catalogne avec Puigdemont en exil

Le lundi 4 décembre, le président destitué de la Generalitat Carles Puigdemont sera fixé sur son sort judiciaire ainsi que quatre de ses anciens ministres, tous réfugiés en Belgique.

Le 4 décembre. C’est à cette date que le juge belge décidera ou non de leurs éventuelles extraditions et de leur incarcération dans l’Etat espagnol, comme le demande la juge de l’Audience nationale Carmen Lamela. A partir de ce moment deux recours sont possibles : un devant le tribunal d’instruction de Bruxelles qui rééxaminera le dossier, et un autre devant la Cour de cassation, si le premier tribunal confirmait l’extradition, afin qu’elle revoit les fondements juridiques de la décision. Lors d’une procédure normale, le délai peut courir jusqu’à 90 jours. Et dans ce cas précis, des sources judicaires augurent qu’il pourrait se prolonger après le mois de janvier.

Dans ses questions à la justice espagnole, le procureur belge a notamment demandé “des informations sur les prisons espagnoles” ainsi que d’autres précisions qui n’ont pas été du goût de la justice espagnole.

Démarrage de la campagne

Il est donc fort probable que Carles Puigdemont soit encore à Bruxelles le jour des élections autonomiques du 21 décembre et mène la campagne depuis la capitale belge. Une campagne électorale qui, sur le terrain catalan, se déroule de manière sereine. Selon les sondages des quotidiens ABC (droite dure) et El Periodico (centre-droit), ERC (Esquerra republicana) arriverait en tête. La liste pourrait être menée par Marta Rovira, tête pensante de ce mouvement. Dans un premier temps, c’est Oriol Junqueras l’ex-président de la Generalitat actuellement emprisonné qui était pressenti, mais ce dernier a, depuis sa cellule, lancé un appel afin que Marta Rovira relève le flambeau.

La liste Junts pel Catalunya appelée aussi “liste du président”, référence à Puigdemont, enregistre une forte hausse par rapport aux sondages réalisés il y a quelques semaines laissant présager une forte baisse du PDeCat parti de Puigdemont. Ce dernier plaidait pour une liste commune avec toutes les forces indépendantistes, ce qui n’a pas été possible. Mais au final, Carles Puigdemont a réussi à former une liste très ouverte, liste qui ne se veut inféodée à aucun parti même si au final l’ombre du PDeCat est toujours prégnante. Du côté des espagnolistes où régne la division, le PSC (Parti socialiste de Catalogne) semble toujours selon ces sondages amorcer une remontée. Percée en revanche pour le jeune mouvement centre-droit Ciudadan’s que certains sondages donnent second au coude à coude avec Junts Pel Si.