Caroline MALCZUK

Référendum : les Catalans ont voté malgré les obstacles

Deux millions de voix ont pu être comptabilisées pour le référendum sur l'indépendance de la Catalogne. Avec un taux de participation à 42,3%, c'est le "oui" qui l'emporte à 90%. Pourtant, la journée a été émaillée de violences policières qui font la Une de la presse ce lundi 2 octobre matin.

Ce lundi matin, la répression policière contre le referendum en Catalogne fait la Une de la presse française et britannique. ©DR
Ce lundi matin, la répression policière contre le referendum en Catalogne fait la Une de la presse française et britannique. ©DR

Résultats et participation. Le oui l’emporte à 90%. Dans la nuit de dimanche à lundi, le gouvernement catalan a donné les résultats du référendum qui s’est tenu tant bien que mal ce 1er octobre. Les Catalans qui ont pu voter se sont dits pour l’indépendance. Le taux de participation serait de 42,3%. Deux millions de voix ont pu être comptabilisées. "Mon gouvernement va, dans les jours qui viennent, transmettre les résultats du scrutin de ce jour au Parlement, garant de la souveraineté de notre peuple, afin qu’il puisse agir conformément à la loi référendaire" a indiqué Carles Puigdemont, le chef du gouvernement catalan.

Bureaux de vote fermés. Au total, ce sont 400 bureaux de vote servant au référendum qui auraient été fermés dimanche par les forces de l'ordre. La Guardia Civil est intervenue dans plusieurs bureaux de vote dès l'heure d'ouverture pour saisir les urnes. La maire de Barcelone, Ada Colau, et Carles Puigdemont ont pu néanmoins voter.

Pas de référendum pour Madrid. Tandis que Carles Puigdemont affirme que "les citoyens catalans ont gagné le droit d’avoir un État indépendant sous la forme d’une République", pour le Premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, "il n’y a pas eu de référendum d’autodétermination". Il considère l’opération des forces de l’ordre "équilibrée". Pourtant, la journée a été émaillée par des violences policières dénoncées sur les réseaux sociaux. Au total, 844 personnes auraient été acceuillies dans les hôpitaux et centres de santé, 128 personnes auraient été hospitalisées, dont deux blessés graves.

Réactions en Europe. La Première ministre d’Écosse s’est dit choquée de l’utilisation par la police espagnole de balles en caoutchouc, interdites en Catalogne depuis 2014. "Certaines scènes en Catalogne ce matin sont assez choquantes et certainement non nécessaires. Laissez juste le peuple/les gens voter." Le Premier ministre de Belgique, Charles Michel, a également condamné l’utilisation de la violence pour empêcher les Catalans de voter. Pour lui, elle "ne peut jamais être une réponse ! Nous condamnons toutes les formes de violence et réaffirmons notre appel au dialogue politique". Le président de Finlande, a pris conscience que la situation était "sérieuse" et appelle également au dialogue. Pour le président fédéral du parti social-démocrate en Allemagne, Martin Schulz, "l'escalade en Espagne est inquiétante". Il appelle Madrid et Barcelone à se parler "immédiatement". Le journal Libération indique dans un tweet que des "observateurs britanniques ont annoncé une plainte contre l'Espagne au tribunal pénal international".

Soutien au Pays Basque. Dimanche, en soutien au référendum catalan, plusieurs rassemblements avaient été organisés au Pays Basque Nord à l’appel d’Aitzina, EH Bai et du syndicat LAB. Selon le mouvement abertzale, 400 personnes se sont retrouvées à Saint-Jean-Pied-de-Port, à Bayonne et à Mauléon. Dans certaines villes du Sud, le soir, les Basques ont exprimé leur soutien avec des casseroles.

Ce matin, le sénateur Max Brisson (LR) s’est dit "choqué par les images de violence policière en Catalogne" et "inquiet d’une radicalisation dont l’Espagne a peu de chance de sortir gagnante" dans un tweet ce matin. Martine Bisauta, maire-adjointe de Bayonne, a elle commenté : "Rajoy a perdu ce soir et l’Espagne entre dans une période de grande incertitude et de tensions ! La répression aveugle ça ne paie pas !"