Caroline MALCZUK

B. Kouchner : Une fois qu'elles ont bougé, tout le monde est d’accord pour reconnaître les frontières

PAROLE DE… Bernard Kouchner, ancien ministre des Affaires étrangères et européennes sous la présidence de Nicolas Sarkozy, à propos du référendum historique qui a lieu ce lundi 25 septembre au Kurdistan irakien.

Bernard Kouchner © DR
Bernard Kouchner © DR

Les Kurdes d’Irak sont aujourd’hui appelés à voter pour ou contre leur indépendance à l’appel du gouvernement régional du Kurdistan irakien. Ce sont plus de quatre millions de personnes qui habitent cette région autonome du nord de l’Irak qui dispose de ses propres institutions. À son initiative, le président de la région autonome et chef du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), Massoud Barzani. Il a déclaré : "Personne ne peut briser notre détermination."

Ce référendum est contesté par Bagdad. Le Premier ministre irakien considère qu’il est "contre la Constitution et la paix civile" et affecte "l'unité de l'Irak". Le gouvernement, en guise de représailles, a appelé les pays à ne traiter qu’avec lui pour les transactions pétrolières indique Le Monde. Et a demandé à l’Iran d’interdire tous les vols aériens avec le Kurdistan irakien jusqu'à nouvel ordre. Ce à quoi Téhéran s'est executé. En Turquie, lors d'un collogue, le président Recep Tayyip Erdogan a lui prévenu : "Des mesures seront prises. Les entrées et sorties (à la frontière) seront fermées", rend compte l'AFP.

La communauté internationale est inquiète des conséquences du référendum. Mais pour Bernard Kouchner, ancien ministre des Affaires étrangères et européennes sous la présidence Nicolas Sarkozy, le combat historique mené par les Kurdes pour avoir un État indépendant va aboutir. Ce peuple de 30 à 40 millions de personnes est actuellement fragmenté entre l'Irak, la Syrie, l'Iran et la Turquie.

Sur Radio France Internationale, le 17 septembre, Bernard Kouchner avait déclaré : "C’est le plus grand peuple sans Etat. Les différences entre eux et parfois les affrontements sont réels. Mais ce n’est pas aux Américains de décider ni aux Français. Vous savez, personne n’est d’accord pour bouger les frontières, et puis, un moment donné, lorsqu’elles ont bougé, tout le monde est d’accord pour les reconnaître."