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Madrid s’en prend au coeur de l’organisation du référendum

La Garde civile espagnole a arrêté 14 personnes dont des hauts responsables du gouvernement autonome catalan. Elle a également réalisé une quarantaine de perquisitions dans des services du gouvernement et des institutions de la Generalitat avec l’objectif d’empêcher le référendum pour l’indépendance du 1er octobre. En réaction à l’opération, un rassemblement est prévu à Bayonne ce mercredi.

Les artères principales de Barcelone sont bloquées par les manifestants. (@iontelleria)
Les artères principales de Barcelone sont bloquées par les manifestants. (@iontelleria)

"La Garde civile interpelle le noyau dur du référendum" a titré le quotidien catalan La Vanguardia. Ce qui a valu un appel au rassemblement de la part d’EH Bai, LAB et Aitzina à Bayonne, ce soir (19 heures), devant le consulat d’Espagne. La Garde civile espagnole a interpellé quatorze personnes en Catalogne ce mercredi matin. Des hauts responsables du gouvernement seraient dans la liste d’après les agences de presse espagnoles.

Dans le cadre de cette opération, des organismes attachés à la Generalitat ont été perquisitionnés, de la même manière que des sociétés travaillant sur les technologies telles que Indra et T-System. Ce déploiement des forces armées a été ordonné par le tribunal de Barcelone.

Le président de l'exécutif Carles Puigdemont considère que "le Gouvernement [espagnol] a dépassé la ligne rouge qui marquait la distance avec le régime totalitaire et est devenu une honte démocratique". Il a réitéré sa détermination à célébrer le référendum prévu le 1er octobre prochain.

Le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a déclaré que l’opération s’est effectuée "par ordre du juge" et que toute démocratie a "l'obligation" de faire appliquer ce que dit un des trois pouvoirs de l’Etat". Il a assuré qu’il compte poursuivre cette ligne "jusqu’au bout".

En réponse au député du parti de gauche ERC, il a affirmé que les agents de l’Etat "agissent dans la proportion" vu ce qui s’est passé récemment en Catalogne. Devant les journalistes, il a déclaré qu’en Catalogne, on assiste à une tentative de liquider la Constitution espagnole et inventer une nouvelle législation, faisant allusion à la loi de Transition.


Dans la rue, des milliers de personnes se sont rassemblés devant les bâtiments des institutions catalanes à Barcelone. Oeillets et banderoles à la main, elles ont manifesté leur détermination à aller voter le 1er octobre. "Els segadors" et "L’estaca", les chants emblèmes du peuple catalan, ont été entonnés entre les cris en faveur de la consultation et contre les perquisitions en cours.

Les agents de l’Armée sont entrés dans les locaux du gouvernement catalan, notamment dans le bureau du numéro 2 du département de l’Economie, dans la Rambla. Ils ont aussi investi les bureaux des Affaires extérieures, situés dans le Palais de la Generalitat, résidence officielle du président catalan.

Parmi les personnes arrêtées se trouvent le secrétaire général du département de l’Economie, le secrétaire du Trésor public, le responsable du Centre des télécommunications et technologies de l’information et celui du Bureau des affaires sociales.