Caroline MALCZUK

EH Bai se réjouit d'être la première force de gauche au Pays Basque

Le mouvement peut se féliciter de ses résultats du premier tour des législatives. S'il ne soutient aucun candidat pour le second tour de ces élections, EH Bai a déjà plusieurs batailles en vue pour l'après.

Les candidats d'EH Bai ne manquent pas d'enthousiasme depuis les résultats du premier tour. ©Isabelle MIQUELESTORENA
Les candidats d'EH Bai ne manquent pas d'enthousiasme depuis les résultats du premier tour. ©Isabelle MIQUELESTORENA

Avec 12 665 voix obtenues au premier tour des législatives, "l’option EH Bai est en train de s’ancrer dans le territoire", commente une Anita Lopepe ravie. La progression du mouvement EH Bai dans les circonscriptions qui concernent le Pays Basque est indéniable. Avec 10,4% des suffrages exprimés, "on est la troisième force politique", souligne la candidate de la quatrième circonscription.

Mais surtout, "nous sommes la première force de gauche au Pays Basque Nord". Et ce, face à un Parti socialiste effectivement très impacté par la vague Macron. Mais l’ordre du jour n’est pas pour autant à "la recomposition de la gauche" pour Anita Lopepe. Même s'il y a des luttes sociales qu’EH Bai mène main dans la main avec d’autres forces politiques de gauche, concède-t-elle.

Le mouvement n’a pas appelé à voter pour la socialiste Colette Capdevielle dans la cinquième circonscription. Seule candidate de la gauche à s’être qualifiée au Pays Basque. La question s’est posée, confient-ils. Mais sa Macron compatibilité n’est pas passée. De plus, il lui est reproché de n’avoir pas tenu ses promesses de 2012 sur les langues régionales.

À vrai dire, EH Bai n’a appelé à voter pour aucun candidat au second tour. Impossible de soutenir l’un ou l’autre. Car "aucun candidat ne porte un projet proche de nous". Et le mouvement veut faire confiance à ses électeurs, "assez matures pour adopter l’attitude la plus juste" dans l'urne.

Des batailles à mener

Les abertzale ne veulent pas s’arrêter sur cette trajectoire et ont déjà défini des "objets de bataille". La résolution du conflit, d’abord. "Non, le Pays Basque ne vit pas encore paix" affirme Peio Etcheverry-Ainchart. EH Bai appelle les Etats français et espagnol à s’impliquer. Et demande la libération des prisonniers conditionnables et malades. Cela, avant d’utiliser le mot "bakea".

La réforme du travail est également dans le viseur des abertzale. Sur la forme, alors que le président Emmanuel Macron veut gouverner par ordonnances afin de faire appliquer au plus vite cette réforme. Mais aussi sur le fond : EH Bai dénonce une flexibilité du travail et la fragilisation des conditions des salariés. Peio Etcheverry-Ainchart avertit déjà, si mobilisation il y a, "nous serons là".

Enfin, les abertzale restent très critiques quant au projet d’exploitation minière de la société Sudmine. Ils craignent l’incapacité du candidat La République en marche Vincent Bru (sixième circonscription, même s’il s’est positionné contre le projet, à agir dans le cas où il est élu député. Car c’est selon eux " [Emmanuel] Macron qui a relancé ce mode de production destructeur".