Chloé REBILLARD

La grogne monte au Collège La Citadelle

Les parents d'élèves du collège de Saint-Jean-Pied-de-Port se mobilisent depuis ce mardi 6 juin après avoir eu connaissance d'un rapport de l'Académie. Celui-ci préconise la fermeture de deux classes dans l'établissement.

La fermeture de deux classes du collège aurait des conséquences négatives sur plusieurs plans pour les parents d'élèves.
La fermeture de deux classes du collège aurait des conséquences négatives sur plusieurs plans pour les parents d'élèves.

Au collège la Citadelle de Saint-Jean-Pied de Port, les professeurs ont trouvé les portes closes en se présentant, ce jeudi matin, devant leur établissement. Les parents d'élèves avaient bloqué le collège pour protester contre la possible suppression de deux classes à la rentrée prochaine : une de troisième et l'autre de quatrième.

Un blocage bien compris par les professeurs qui redoutent également les conséquences sur leur enseignement de la disparition de ces deux classes. À l'image d'Aitziber Zugarramurdi, professeure de basque dans l'établissement : "Les fermetures de classe vont entraîner une perte d'heures variables et de nombreux projets ne pourront plus se faire. L'heure de musique en basque est aussi en danger alors que nous sommes déjà en deçà de la loi sur la parité linguistique avec seulement sept heures d'enseignements en basque et il en faudrait seize."

L'inspecteur d'académie des Pyrénées-Atlantiques, Pierre Barrière, veut rassurer les inquiétudes qui s'expriment. Il recevra une délégation des parents d'élèves mardi 11 juin, à 17 heures. Il précise qu'aucune décision n'a encore été prise : "Nous réajusterons en fonction des inscriptions réelles constatées fin juin et je rendrai ma décision, je pense, le 6 juillet." Cependant, il ne souhaite faire aucune exception pour le collège de la Citadelle et pense maintenir la décision si le nombre d'élèves constaté permet des fermetures de classe sans dépasser le seuil légal de trente élèves par classe.

Plusieurs inquiétudes

La grogne est partie d'un premier rapport effectué en mars qui préconise la suppression des deux classes sur la base de la projection du nombre d'inscrits. Mais les parents d'élèves et les professeurs contestent les projections effectuées par l'académie. Selon eux, quatre demandes d'internat ont été refusées alors qu'il y aurait sept places vacantes. Et des nouvelles installations d'élèves n'ont pas été prises en compte afin de ne pas franchir le seuil fatidique qui justifierait le maintien des classes. Virginie Harriet, professeur de français, regrette particulièrement les refus effectués en internat : "Nous avons un internat spécifique avec un accompagnement social très fort. Or, certains des déboutés étaient des enfants avec des mesures d'éloignement et des situations parfois difficiles. On leur refuse une possibilité de se reconstruire."
 
Les parents et les professeurs ont commencé à anticiper les effets que pourraient engendrer la fermeture des classes. Au-delà de l'abaissement du nombre d'heures d'enseignement, notamment en basque et en groupe restreint, ils constatent que certaines classes de la Citadelle, ancienne forteresse, seraient trop exigües pour accueillir plus de 28 élèves. S'y ajoute une autre inquiétude, formulée par Hélène Lacam, mère d'un élève actuellement scolarisé en quatrième : "Il faudra inclure les classes Segpa dans les autres classes, ce qui ne permettra plus de faire un accompagnement pédagogique spécifique."

En attendant de rencontrer l'inspecteur mardi, les parents ont prévu de maintenir la pression avec une distribution de tracts et une action dans le collège, prévue ce vendredi 9 juin. En cette période de législatives, de nombreux candidats à la députation dans la circonscription ont apporté leur soutien aux opposants à la suppression de classes. Les élus locaux, notamment les maires des communes impactées, sont aussi sur le pont aux côtés des professeurs et des parents d'élèves.