Malczuk, Caroline

Législatives : les candidats et les questions basques

Un questionnaire a été envoyé par MEDIABASK aux candidats aux législatives dans les trois circonscriptions du Pays Basque. Aujourd'hui, on vous donne leurs réponses sur des questions propres au territoire. Telles que la langue basque, le rapprochement des détenus et un Pays Basque comme collectivité territoriale à statut particulier. Les réponses sont à découvrir circonscription par circonscription.

Les candidats ont été interpellés sur le cas des détenus gravement malades.
Les candidats ont été interpellés sur le cas des détenus gravement malades.

MEDIABASK -Êtes-vous pour une collectivité territoriale à statut particulier pour le Pays Basque ?

Toutes circonscriptions confondues

Europe Écologie Les Verts (Véronique ZENONI, Thibault PATHIAS, Sophie BUSSIERE) : Oui. Cette revendication est ancienne et constante au sein de notre mouvement. Elle est en accord avec le fédéralisme différencié que nous prônons.

EH Bai (Anita LOPEPE, Laurence HARDOUIN, Peio ETCHEVERRY-AINCHART) : EH Bai y est non seulement favorable mais rappelle qu’il s’agit là de la revendication majoritairement portée par la population locale et ses élu-es. Au-delà de la dimension politique, ce serait une avancée en termes de proximité institutionnelle. 



Lutte ouvrière (Lucile SOUCHE, Philippe BARDANOUVE, Jacqueline UHART) : L’équivalent d’un tel statut existe déjà en Espagne. Cela a pu procurer des postes à des politiciens. En quoi l’exploitation des travailleurs en a-t-elle été changée dans les entreprises ?  



Le Parti communiste (Marie José RIVAS, Dominique MÉLÉ) : Non, nous sommes contre la création d’une structure administrative basée sur une base ethnique, y compris en matière du développement de la langue et de la culture basque qui appartient à tous ceux qui veulent se l’approprier. Pour nous, une structure administrative ne peut se concevoir notamment en termes de développement économique, de transport, de logement, etc.. que sur la base de besoins réels et sur un territoire pertinent. L’INSEE a défini ce bassin économique et de vie, qu’elle appelle Bayonne-SUD des Landes. Ce qui intègre la communauté de commune du Seignanx.

Union populaire républicaine (François-Xavier DATTIN,Romain DOÏMO,Thomas BURC) : L’UPR n’est pas favorable à la création d‘une collectivité territoriale à statut particulier pour le Pays Basque. Ces revendications s’inscrivent dans la volonté d’avoir des euro-régions promues par Bruxelles qui ont vocation à démanteler la France comme c’est le cas en Espagne (Catalogne, Pays Basque), Belgique (Flandre), Royaume-Uni (Ecosse) et l’UPR y est opposée et place l’unité nationale au premier rang de ses préoccupations avec le retour de la démocratie et la souveraineté en France.



Parti nationaliste basque (Beñat ARRABIT, Laurent MARLIN, Jean TELLECHEA) : Oui, nous en avons été même les précurseurs, dès 2002, avec un projet toujours actuel de département-région Pays Basque, à l’époque de l’Acte II de la décentralisation. Nous défendons l’élection au suffrage universel des élus de la Communauté d'agglomération Pays Basque, puisque l’essentiel des dossiers locaux seront traités à ce niveau. Avec cette mesure, la Communauté d'agglomération Pays Basque deviendra de fait une collectivité territoriale puisqu’elle sortirait de sa forme intercommunale actuelle.

Debout la France (Véronique DAZORD, Pascal LESELLIER) : Nous voulons supprimer l'échelon régional. Nous sommes favorables au département qui, en l'occurrence, pourrait regrouper l'intercommunalité Pays Basque avec celles de Sud Landes, notamment le Seignanx.

Candidats de la 4ème circonscription

Loïc Corrégé, La République en marche : Je me réjouis de la création de la Communauté d’agglomération Pays Basque. J’estime qu’elle constitue une solution équilibrée à la demande d’une entité de gouvernance à l’échelle de Pays Basque. Je ne souhaite pas un suffrage direct des conseillers EPCI, ça ne serait que complexifier davantage le système de gouvernance publique.

Didier Bayens, la France insoumise : Il y a une grande intercommunalité.

Laurent Inchauspé, Union des démocrates et indépendants : L'EPCI Pays basque est déjà un très grand pas dans ce sens.

Marc Oxibar, Les Républicains : La création de la Communauté d’agglomération Pays Basque est une première avancée dans la reconnaissance de l’identité basque par l’Etat français. Avant cela, j’avais pour ma part exprimé un avis favorable à la création d’une collectivité territoriale à statut particulier.

Bernard Uthurry, Parti socialiste : Voyons comment et dans quels délais vont se développer les actions de la Communauté d’agglomération du Pays Basque, la deuxième intercommunalité de la Nouvelle-Aquitaine après la métropole bordelaise. Observons comment vont s'articuler les relations et donc les actions entre la nouvelle région, le département et les EPCI. Le Pays Basque, qui a démontré son opiniâtreté, sa vraie capacité à innover, à se rassembler, à promouvoir sa culture s’engagera dans la phase suivante et, qui sait, fera peut être école dans le territoire béarnais de notre quatrième circonscription.



Jean Lassalle, Résistons ! : Oui. La proposition a d'ailleurs été officiellement débattue avec le gouvernement précédent. À titre transitoire, la communauté de commune du Pays Basque a été mise en place.

Candidats de la 5ème circonscription

Colette Capdevielle, Parti socialiste : Oui. Mon engagement pour l’EPCI n’a pas seulement été total, je revendique qu’il ait été pionnier. Je suis donc déjà dans le combat suivant !

Caroline Oustalet, Les Républicains : L’EPCI est en place. Nous sommes tous favorables à une reconnaissance institutionnelle du Pays Basque, avec une élection au suffrage universel direct.


Jérémy Farge, La France Insoumise :
La 6e République que nous appelons de nos vœux imposera la consultation citoyenne par référendum pour toutes les grandes questions touchant à l'organisation territoriale. Nous nous opposerons à ce que la décentralisation puisse contourner l'obligation de servir l'intérêt général. Député, je lutterai avec mes camarades corses, bretons, et toutes les bonnes volontés pour que les particularismes locaux soient reconnus.



Yves Ugalde, Union des démocrates et indépendants : Oui. Je le suis depuis le début des grands projets de recomposition territoriale. Cette collectivité fournirait un degré supplémentaire de pouvoirs dans la prise des décisions pour notre territoire. Notre territoire a besoin de ce plus haut niveau d'autonomie décisionnelle dans de nombreux domaines.  



Rémy Iroz, Résistons ! : J’aurais préféré une entité à taille plus humaine pour préserver la proximité. Si je suis élu, je serai présent pour appuyer toute initiative pouvant grandir notre territoire. 



Florence Lasserre-David, La République en marche : La communauté d'agglomération Pays Basque est née au 1er janvier 2017. Laissons la s’organiser, laissons grandir et vivre cette nouvelle institution. Je considère que le moment n’est pas venu de se poser cette question. Je m’attacherai à ce que cette communauté Pays Basque s’épanouisse.


Candidats de la 6ème circonscription



Christine Labrousse, La France Insoumise : Nous voulons la VIè République qui mettra fin à la monarchie présidentielle pour plus de démocratie. Un statut particulier pourra être débattu au sein de l’Assemblée constituante chargée d’écrire la nouvelle constitution.

Maider Arosteguy, Les Républicains : Absolument oui. Ce qui a motivé mon refus de l’EPCI, proposé par le gouvernement Valls, qui n’est qu’une simple communauté d’agglomération.

Stéphane Alvarez, Union des démocrates et indépendants : Avec la création de notre CAPB, notre territoire possède une entité propre. Il faut maintenant travailler à augmenter ses champs de compétences.



Sylviane Alaux, Parti socialiste : J’œuvre en ce sens depuis de nombreuses années et je me félicite de la mise en place de l’EPCI Pays Basque.



Vincent Bru, La République en marche : Je pense qu’il est souhaitable de relancer l’idée d’une collectivité territoriale à statut particulier, dotée de compétences plus larges, et qui correspondrait aux vœux des élus locaux et d'une majorité de la population concernée. La création de la communauté d’agglomération, que j’ai soutenue, est une étape importante et même historique dont la mise en place se déroule à un rythme satisfaisant et qui va se déployer dans l’intérêt de la solidarité en Pays Basque..

MEDIABASK - Quel cadre légal pour les langues territoriales ?

Toutes circonscriptions confondues

Europe Écologie Les Verts (Véronique ZENONI, Thibault PATHIAS, Sophie BUSSIERE): Au-delà de la ratification de la Charte des langues régionales ou minoritaires, une loi cadre permettant la reconnaissance, la protection, la promotion et le développement des langues et cultures territoriales.

EH Bai (Anita LOPEPE,Laurence HARDOUIN, Peio ETCHEVERRY-AINCHART) : En l’absence de ratification de la Charte européenne ou du vote d’une loi linguistique conséquente par le Parlement, EH Bai revendique l’application du droit à l’expérimentation par Euskal Elkargoa au Pays Basque Nord pour mettre en place la co-officialité de l’euskara à côté du français, comme un statut d’égalité entre les deux langues, premier pas vers une reconnaissance.



Lutte ouvrière (Lucile SOUCHE, Philippe BARDANOUVE, Jacqueline UHART) : Pour le libre usage de toutes les langues, et quelque soit l’idiome pour la mise en pratique de "travailleurs de tous les pays, unissez-vous", "Herri guzietako langileak elkar zaitezte" !  



Le Parti communiste (Marie José RIVAS, Dominique MÉLÉ) : Nous sommes pour que la France dispose enfin d’une loi en faveur des langues de France (régionales et issues de l’immigration) et leur donne un véritable statut juridique. Proposition de loi débattue par Marie George Buffet, fondement de l’engagement de notre groupe des députés du Front de gauche en faveur de la promotion des langues régionales.

Union populaire républicaine (François-Xavier DATTIN,Romain DOÏMO,Thomas BURC): L’UPR ne prévoit pas actuellement de cadre légal particulier pour les langues territoriales. L’urgence actuelle est plutôt à la défense de la langue française face aux anglicismes qui envahissent la société française sans parler du niveau de français de certains écoliers qui rentrent au collège en sachant à peine lire et écrire. Une fois les fondamentaux bien maîtrisés et l’unité nationale garantie, nous pourrons éventuellement mettre en avant les langues territoriales.



Parti nationaliste basque (Beñat ARRABIT, Laurent MARLIN, Jean TELLECHEA) : La co-officialisation de l’euskara aux côtés du français est actuellement jugée illégale en France parce qu’elle conférerait des droits linguistiques spécifiques aux habitants du Pays Basque. Nous réclamons un statut territorial de l’euskara, porté par la Communauté Pays Basque, en trois volets : inventorier les normes existantes en faveur de l’euskara, expérimenter des dispositions spécifiques comme l’immersif public et contractualiser avec des organismes publics ou parapublics comme Pôle Emploi, la sous-préfecture, la CPAM) pour former en euskara leur personnel d’accueil, mettre une signalétique bilingue ou assurer leur communication interne et externe, en bilingue.

Debout la France (Véronique DAZORD, Pascal LESELLIER) : Les langues régionales font partie de notre patrimoine, de notre culture et sont une richesse pour notre pays. Elles doivent être pérennisées au moyen des institutions existantes et en partenariat avec l’État.

Candidats de la 4ème circonscription

Loïc Corrégé, La République en marche : Nous souhaitons créer dès l’année 2018 une agrégation "langues de France" [cela existe déjà, ndlr.] pour le basque, le breton, le catalan, le corse, le créole, l'occitan-langue d'oc ou le tahitien – qui témoignerait de la reconnaissance par l’État du fait que les langues régionales ont pleinement leur place dans la formation des élèves. L’enseignement bilingue immersif dans l’enseignement public pourra être expérimenté dans d’autres territoires, comme cela a été fait dans certaines écoles du Pays Basque. Cet enseignement fait l’objet d’un intérêt croissant : près de 300 000 élèves pratiquent aujourd’hui une langue régionale. La création de l’Office public de la Langue Basque, dès 2004, a ouvert la voie à une association plus étroite entre l’État et les collectivités. 

Didier Bayens, la France insoumise : Apprentissage des langues régionales dès la maternelle, inscrire le basque comme langue vivante dans la constitution de la 6ème république.

Laurent Inchauspé, Union des démocrates et indépendants : Je suis pour la signature de la Charte des langues régionales et souhaite que les actes locaux (communes, EPCI) administratifs puissent être bilingues.

Marc Oxibar, Les Républicains : Je suis pour une reconnaissance plus large des langues territoriales (basque et occitan pour notre circonscription) par la République française. Si l’Assemblée nationale s’engageait dans une démarche de co-officialité des langues territoriales, je prendrais toute ma part au débat.

Bernard Uthurry, Parti socialiste : Le plus important, c'est le nombre de locuteurs et l'utilisation par les jeunes générations de leurs langues locales qui, pour les générations plus anciennes, étaient leur langue quotidienne et maternelle. Dans notre monde, l'enjeu pour eux reste de maitriser plusieurs langues dont leur langue locale, comme cela se fait dans beaucoup de pays européens. Alors oui pour que les langues basque et céarnaise concernent de plus en plus de jeunes et qu'elles se développent à l’école et dans la vie courante. Le cadre légal reste celui de la République et de sa constitution. Observons comment vont s'articuler les relations et donc les actions, entre la nouvelle Région, le Département et les EPCI. Le Pays Basque qui a démontré son opiniâtreté, sa vraie capacité à innover, à se rassembler, à promouvoir sa culture s’engagera dans la phase suivante et qui sait, fera peut être école dans le territoire béarnais de notre quatrième circonscription. 



Jean Lassalle, Résistons ! : Transcription en droit français de la Charte européenne. Encouragement de l'enseignement actuel. Accentuation de leur enseignement dans le cadre de l'éducation nationale.

Candidats de la 5ème circonscription

Colette Capdevielle, Parti socialiste : Nous sommes au-delà du débat sur la ratification de la Charte, la vraie question est l’assouplissement légal et réglementaire qui permet de diffuser l’euskara partout dans la vie quotidienne. Je souhaite donc un droit à l’expérimentation, notamment dans l’immersif public.


Caroline Oustalet, Les Républicains : En tant que députée, je veux remettre autour de la table les acteurs locaux et nationaux, tant les élus que les enseignants. Il faut repenser l’école linguistique de demain tout en tenant compte de la priorité à redonner à l’apprentissage du français.

Jérémy Farge, La France Insoumise : Nous veillerons à ce que les langues territoriales soient reconnues comme garantes d'un héritage commun et d'une identité plurielle en mettant en œuvre d'ambitieuses politiques culturelles (1% du PIB dédié à la culture). Nous discuterons avec tous les établissements scolaires pour que les langues territoriales soient enseignées dès la maternelle dans le cadre de l'école gratuite, publique et laïque, dans l'esprit de la loi du 11 janvier 1951. Les autorités judiciaires ne sauront reconnaître que le français, au nom de l'égalité entre les citoyen.ne.s, et les services de traduction-interprétariat seront renforcés.



Yves Ugalde, Union des démocrates et indépendants : C'est la question que je réactiverai rapidement si je suis élu. Il est facile de se défausser sur la non signature de la Charte européenne des langues régionales alors qu'un vrai statut légal de ces langues n'est toujours pas posé. Ce sera un de mes objectifs prioritaires. L'enjeu est de donner à ces langues un statut institutionnel sans lequel leur usage ne sera opposable à personne. 



Rémy Iroz, Résistons ! : Intégrer le basque dans le programme de l’éducation nationale, promouvoir les classes bilingues, signer la charte des langues territoriales, proposer un texte de loi conjointement avec des élus d’autres territoires ayant la même problématique.



Florence Lasserre-David, La République en marche : La ratification de la Charte européenne des langues régionales était une promesse de campagne du président socialiste François Hollande, elle n’a pas été tenue. Je souhaite que notre pays n’attende plus pour ratifier la Charte européennes des langues régionales, telle qu’elle a été écrite par l’Europe.

Candidats de la 6ème circonscription



Christine Labrousse, La France Insoumise : Sauf à être révisé par l’Assemblée constituante, le statut des langues territoriales ne sera pas modifié. Nous défendons cependant l’école publique pour tous.

Maider Arosteguy, Les Républicains : Je souhaite que l’enseignement de l’euskara soit soutenu, en particulier par la formation et le recrutement d’enseignants. Et proposition d’une loi qui reprendrait quelques points de la Charte des langues minoritaires conformes à la constitution.

Stéphane Alvarez, Union des démocrates et indépendants : La langue de la République est le français. Nous avons un problème constitutionnel sur la reconnaissance des langues territoriales, pour autant, je veux appuyer cette réforme et donner  un véritable cadre légal aux langues territoriales.



Sylviane Alaux, Parti socialiste : Il manque aujourd’hui un cadre légal permettant aux collectivités territoriales de soutenir les établissements d’enseignement privé laïcs qui enseignent les langues régionales, sans contrevenir à la loi Falloux de 1850. L’article L-1111-4 du code général des collectivités territoriales liste les compétences partagées entre les communes, les départements, les régions et les collectivités à statut particulier, dont la promotion des langues régionales fait partie. Nous pourrions introduire un nouvel alinéa à l’article L 1111-4 du même code permettant ainsi aux collectivités territoriales de soutenir (financièrement) ces établissements.



Vincent Bru, La République en marche : J’ai toujours été un fervent défenseur de l’Euskara. Je suis favorable à la ratification, par la France, de la Charte européenne des langues régionales. Néanmoins, l'honnêteté politique m’oblige à dire à nos concitoyens que cette ratification sera difficile car elle nécessite une modification de notre constitution qui, dans le contexte politique actuel, serait un véritable défi.
 
MEDIABASK - Faut-il réformer la loi Falloux ? Dans quelle direction ?

Toutes circonscriptions confondues

Europe Écologie Les Verts (Véronique ZENONI, Thibault PATHIAS, Sophie BUSSIERE) : Oui, afin de permettre les aides publiques aux écoles privées associatives et laïquee qui proposent une offre absente de l'éducation nationale (priorité donnée à la langue basque,...).

EH Bai (Anita LOPEPE,Laurence HARDOUIN, Peio ETCHEVERRY-AINCHART) : En limitant ou en empêchant le financement des ikastola, la loi Falloux actuelle a pour effet de contraindre le développement de l’enseignement du basque. Il faut au contraire que les collectivités puissent librement accompagner la construction de nouvelles ikastolas. 



Lutte ouvrière (Lucile SOUCHE, Philippe BARDANOUVE, Jacqueline UHART) : L’argent public doit aller aux services publics utiles à la population : éducation, santé et transports publics.



Le Parti communiste (Marie José RIVAS, Dominique MÉLÉ) : La loi Falloux a été quasiment abrogée par l'ordonnance n° 2000-549 du Code de l'Education du 15 juin 2000. A survécu malheureusement un large financement public pour l'ecole privée que certains trouvent légitime depuis la grande manifestation de la droite du 24 juin 1984. Pour notre part, nous réaffirmons l'idée d'un financement public pour la seule Ecole publique.

Union populaire républicaine (François-Xavier DATTIN, Romain DOÏMO, Thomas BURC) : La loi Falloux ayant été abrogée en 2000, seulement quelques articles ont été repris dans le Code de l’éducation, l’UPR ne pense pas qu’il s’agisse d’un sujet de première priorité.

Parti nationaliste basque (Beñat ARRABIT, Laurent MARLIN, Jean TELLECHEA) : La loi Falloux, désormais intégrée dans le code de l’Education, interdit dans son principe le financement par les pouvoirs publics des locaux d’écoles privées. Sa dérogation peut être un des aspects de l’expérimentation du statut territorial de l’euskara. Sinon, les dispositions de cette loi datant du XIXe siècle ne devraient plus concerner les écoles privées non confessionnelles.

Debout la France (Véronique DAZORD, Pascal LESELLIER) : La priorité absolue est la maîtrise de la langue. Sans elle, ni communication, ni accès à la culture, ni réussite professionnelle, ni épanouissement personnel ne sont réellement possibles. En quarante ans, 724 heures d’enseignement de français ont été supprimées en primaire et 180 en collège.

Candidats de la 4ème circonscription


Loïc Corrégé, La République en marche : La Loi Falloux, loi séculière, a été régulièrement modifiée et amendée. À ce jour, ce n’est pas la priorité du quinquennat d'Emmanuel Macron.

Didier Bayens, la France insoumise : Abrogation de cette loi.

Laurent Inchauspé, Union des démocrates et indépendants : [pas de réponse]

Marc Oxibar, Les Républicains : La loi Falloux a été abrogée par l’ordonnance du 22 juin 2000, certaines de ses dispositions ont été reprises dans le Code de l’éducation. Toutefois, sur la question des établissements d’enseignement privé, je suis favorable aux financements publics des établissements sous-contrat avec l’Etat.

Bernard Uthurry, Parti socialiste : Ne soyons pas langue de bois, la dernière fois que l’on a voulu la modifier (François Bayrou), cela a provoqué la plus grande manifestation qui n'ait jamais eu lieu en France et son départ de l'Education nationale. Je reste très prudent sur ce sujet quand on sait quelles autres écoles, surtout religieuses intégristes, – certaines font une entrée retentissante dans la circonscription -  s'engouffreraient dans cette porte ouverte. Il semble néanmoins possible et souhaitable de regrouper les volontés parlementaires pour garantir par la loi un cadre légal et légitime aux langues territoriales.



Jean Lassalle, Résistons ! : Oui. Mais le sujet reste très sensible. Rien ne peut être engagé dans une solide concertation.

Candidats de la 5ème circonscription

Colette Capdevielle, Parti socialiste : Un assouplissement est nécessaire pour, littéralement, sauver l’enseignement basque dans la durée. En revanche, je distingue les initiatives associatives des initiatives marchandes ou religieuses. Il faudra donc veiller à la laïcité et à la non-marchandisation de l’éducation.

Caroline Oustalet, Les Républicains : Le libre choix de l’école appartient aux parents.

Jérémy Farge, La France Insoumise : Notre position est clairement d'abroger la loi Falloux, le financement public doit être réservé aux écoles publiques. Et si elles le souhaitent, les écoles sous contrat pourront intégrer l’Education nationale. Nous soutiendrons l'action d'associations comme Biga Bai.

Yves Ugalde, Union des démocrates et indépendants : Les ikastola sont des victimes collatérales de cette loi qui voulait installer durablement la séparation de l’Eglise et de l’Etat. Si la langue basque fait bien partie du patrimoine de la nation, aucune raison de lui imposer un tel sort en refusant aux collectivités publiques de lui venir en aide. Y compris dans l’investissement, comme il est possible de le faire pour des entreprises.



Rémy Iroz, Résistons ! : Je réunirai tous les acteurs ayant un lien de près ou de loin à l’enseignement pour proposer, ensemble, un texte moderne, laïque et en adéquation avec notre société et les attentes de tout le monde.



Florence Lasserre-David, La République en marche : Il faut réformer cette loi. La relation entre les collectivités locales et les établissements d’enseignement privé doit être facilitée. Ceci vaut pour l’enseignement de nos langues régionales, basque et gascon, et pour l’enseignement privé en général.


Candidats de la 6ème circonscription



Christine Labrousse, La France Insoumise : Nous sommes pour l’abrogation de la loi Falloux et une école commune de la VIè. République, publique, gratuite et laïque. Les écoles sous contrat pourront intégrer l’éducation nationale.

Maider Arosteguy, Les Républicains : La loi Falloux a montré sa souplesse et doit être maintenue.

Stéphane Alvarez, Union des démocrates et indépendants : Comme ancien secrétaire d’un OGEC, j’ai subi la modification de la loi Falloux. Je suis pour revenir sur l’amendement qui diminue la prise en charge des travaux et du développement des écoles privées.



Sylviane Alaux, Parti socialiste : Il manque aujourd’hui un cadre légal permettant aux collectivités territoriales de soutenir les établissements d’enseignement privé laïcs qui enseignent les langues régionales, sans contrevenir à la loi Falloux de 1850. L’article L-1111-4 du code général des collectivités territoriales liste les compétences partagées entre les communes, les départements, les régions et les collectivités à statut particulier, dont la promotion des langues régionales fait partie. Nous pourrions introduire un nouvel alinéa à l’article L 1111-4 du même code permettant ainsi aux collectivités territoriales de soutenir (financièrement) ces établissements.



Vincent Bru, La République en marche : La loi Falloux étant abrogée depuis près de 17 ans, il n’est pas question de réformer cette loi. Néanmoins, sur la question de l’éducation, je suis favorable à une plus grande autonomie des établissements pour favoriser l’adaptation aux situations locales. Je suis également pour une loi d'expérimentation sur l'euskara, qui permettra de donner plus de moyens par la création de postes spécifiques, de développer l'immersion, de régler les problèmes des Ikastola

MEDIABASK - Êtes-vous favorable au rapprochement des détenus basques ?

Toutes circonscriptions confondues

Europe Écologie Les Verts (Véronique ZENONI, Thibault PATHIAS, Sophie BUSSIERE) : Oui, la dispersion des détenu-e-s basques est inadmissible. Il s'agit là d'appliquer les droits fondamentaux. Cette situation est aujourd'hui d'autant plus intolérable que le Pays basque est engagé dans un processus de paix.

EH Bai (Anita LOPEPE,Laurence HARDOUIN, Peio ETCHEVERRY-AINCHART) : EH Bai y est favorable en tant que mesure symbolique indispensable au lancement d’un processus de paix. Mais bien au-delà, une résolution globale du conflit basque devra inclure, entre autres mesures, la libération de tous les prisonniers politiques. 



Lutte ouvrière (Lucile SOUCHE, Philippe BARDANOUVE, Jacqueline UHART) : Oui !



Le Parti communiste (Marie José RIVAS, Dominique MÉLÉ): Nous sommes pour le rapprochement familial de tous les détenus. Nous estimons que le droit au rapprochement familial doit être absolu, la garantie du droit de visite obligatoire, et qu’il revient à l’État de prendre les mesures nécessaires pour l’assurer y compris en indemnisant les familles éloignées de plus de 300 km. C’est en ce sens que nous exercerons notre mandat sur cette question des droits de l’homme.

Union populaire républicaine (François-Xavier DATTIN,Romain DOÏMO,Thomas BURC) : L’UPR n’est pas plus favorable au rapprochement des détenus basques que d’autres détenus.

Parti nationaliste basque (Beñat ARRABIT, Laurent MARLIN, Jean TELLECHEA) : Nous sommes favorables au rapprochement des prisonniers basques qui bénéficient, comme tout détenu, du droit d’être en contact direct avec leur famille. Leur éloignement est contraire à cette disposition.

Debout la France (Véronique DAZORD, Pascal LESELLIER) : Nous sommes partisans du rapprochement des détenus français auprès de leur famille au cas par cas et à titre exceptionnel (grave maladie...).

Candidats de la 4ème circonscription


Loïc Corrégé, La République en marche : Être détenu dans un établissement pénitentiaire, situé aussi près que possible de la zone de vie de ses principales attaches familiales, est souhaitable pour préparer la réinsertion lorsque la peine sera achevée ou aménagée, et c’est en tout état de cause important du point de vue de la dignité des conditions de détention. Le rapprochement avec les familles doit donc être facilité pour les détenus basques, comme d’ailleurs pour tout détenu.

Didier Bayens, la France insoumise : Oui.

Laurent Inchauspé, Union des démocrates et indépendants : Oui car je pense aux familles, aux frais et aux risques encourus lors de ces très longs déplacements.

Marc Oxibar, Les Républicains : Je suis favorable au rapprochement des détenus basques dans les prisons proches du Pays Basque. Les familles des détenus ne doivent pas, de mon point de vue, subir une double peine liée à l’éloignement.

Bernard Uthurry, Parti socialiste : Oui, je suis bien évidemment favorable au rapprochement des prisonniers basques au plus près de leur environnement familial et social. Cette position est en conformité avec les directives de la Cour européenne des droits de l’homme qui garantissent une vie privée et familiale normales.

Jean Lassalle, Résistons ! : Oui.

Candidats de la 5ème circonscription

Colette Capdevielle, Parti socialiste : En effet, c’est d’ailleurs la logique de l’article 8 de la CEDH qui garantit le droit à une vie privée et familiale normale. La dispersion est une punition collective qui n’est pas acceptable.

Caroline Oustalet, Les Républicains : Oui.

Jérémy Farge, La France Insoumise : Oui, nous sommes favorables au rapprochement des détenu.e.s basques. Nous considérons que l'éloignement pratiqué pour les prisonniers est une punition inhumaine supplémentaire pour tous, y compris la famille et les proches.



Yves Ugalde, Union des démocrates et indépendants : Oui et je m'y emploierai. Le contexte de paix dans lequel on évolue doit nous conduire à sortir de certaines mesures d'exception.



Rémy Iroz, Résistons ! : Oui.

Florence Lasserre-David, La République en marche : Je pense aux familles des détenus, un rapprochement me parait souhaitable.

Candidats de la 6ème circonscription



Christine Labrousse, La France Insoumise : Nous sommes pour l’application des jurisprudences de la CEDH en matière de droits humains et pour le rapprochement des prisonniers, l’éloignement s’apparentant à une double peine pour les prisonniers et leurs familles.

Maider Arosteguy, Les Républicains : Oui et la loi l’exige. À condition d’aménager et de moderniser les établissements pénitentiaires en capacité de les accueillir.

Stéphane Alvarez, Union des démocrates et indépendants : Oui. Il ya un droit fondamental à une vie familiale. Article 8 de la CEDH.

Sylviane Alaux, Parti socialiste : Oui, j’œuvre dans ce sens sur le terrain et au niveau national car il s’agit là d’un des points essentiels de la mise en œuvre du processus de paix.



Vincent Bru, La République en marche : Je suis favorable au rapprochement des détenus basques car je suis pour le respect de la dignité de tous les détenus et du droit des familles à pouvoir visiter leurs proches incarcérés. La question du rapprochement des détenus basques doit pouvoir être examinée dans le respect de la sûreté de l’Etat et surtout des familles des victimes du terrorisme. 


MEDIABASK - Etes-vous favorable à la libération des détenus gravement malades ?

Toutes circonscriptions confondues

Europe Écologie Les Verts (Véronique ZENONI, Thibault PATHIAS, Sophie BUSSIERE) : Oui, là encore, il convient de mettre fin au traitement différencié subi par les détenu-e-s basques par rapport aux autres détenu-e-s. Les motivations politiques de refus de leur libération ne tiennent absolument plus et sont indignes d'un Etat de droit.

EH Bai (Anita LOPEPE,Laurence HARDOUIN, Peio ETCHEVERRY-AINCHART) : Oui, parce que leur prise en charge médicale est incompatible avec les conditions de détention. C’est le cas d'Ibon Fernandez Iradi, incarcéré à Lannemezan. C’est humainement insupportable, légalement et politiquement injustifiable.



Lutte ouvrière (Lucile SOUCHE, Philippe BARDANOUVE, Jacqueline UHART) : Oui !



Le Parti communiste (Marie José RIVAS, Dominique MÉLÉ) : Oui.

Union populaire républicaine (François-Xavier DATTIN,Romain DOÏMO,Thomas BURC): La loi actuelle prévoit déjà la suspension de peine des détenus si le pronostic vital est en jeu. De plus, le nombre de demandes de suspension reste assez faible chaque année. L’UPR ne prévoit rien de supplémentaire dans ce domaine et se focalise plutôt sur les centaines de personnes qui basculent sous le seuil de pauvreté chaque jour et l’impossibilité pour toujours plus de Français de se soigner.



Parti nationaliste basque (Beñat ARRABIT, Laurent MARLIN, Jean TELLECHEA) : Oui, bien entendu, pour des raisons humanitaires évidentes.

Debout la France (Véronique DAZORD, Pascal LESELLIER) : La France, mal notée par plusieurs experts français et européens pour l'état de ses prisons, doit faire un effort conséquent en matière de justice, notamment dans l'amélioration des conditions de détention des prisonniers et, a fortiori, quand ils sont gravement malade.

Candidats de la 4ème circonscription

Loïc Corrégé, La République en marche : C’est une question complexe à la fois de droit et de dignité humaine. Sur ce sujet, comme pour tous, l’humanité doit primer. Il faut impérativement analyser chaque cas avec dignité et respect.

Didier Bayens, la France insoumise : Oui.

Laurent Inchauspé, Union des démocrates et indépendants : Bien entendu, dans le cadre judiciaire mais je suis surtout pour qu'on trouve enfin un accord global de résolution de ce conflit en mettant tous les interlocuteurs autour d'une table. Pour qu'enfin notre population, les nouvelles générations s'impliquent sur des sujets plus actuels ou pour l'avenir.

Marc Oxibar, Les Républicains : Cette question ne se cantonne pas simplement aux prisonniers basques. Au cas par cas, il s’agit du respect de la Convention européenne des droits de l’Homme qui protège la dignité humaine et prévoit, dans ce sens, un certain nombre de dispositions permettant la libération sur décision de justice.

Bernard Uthurry, Parti socialiste : Oui, les prisonniers basques, comme tous les prisonniers de droit commun, répertoriés comme gravement malades doivent être libérés. C’est une question d’humanité présente dans une actualité récente.



Jean Lassalle, Résistons ! : Oui.

Candidats de la 5ème circonscription

Colette Capdevielle, Parti socialiste : Je suis pour l’indépendance de la justice, mais bien sûr favorable à cette solution d’humanité. La mobilisation autour du cas d’Oier Gomez en a d’ailleurs tristement rappelé la nécessité.

Caroline Oustalet, Les Républicains : Oui.

Jérémy Farge, La France Insoumise : Oui, nous sommes favorables à la libération de tous les détenu.e.s gravement malades. Nous dénonçons l'obstination des refus de demande de libération anticipée, indigne d'un pays évolué.

Yves Ugalde, Union des démocrates et indépendants : Rien de systématique ne peut être répondu à ce type de question. Toutefois, il est des situations qui, humainement, peuvent légitimement conduire à envisager une libération.



Rémy Iroz, Résistons ! : Oui, il est impératif de stopper toute cette souffrance et la double peine infligée aux familles, dans le respect des familles des victimes. 



Florence Lasserre-David, La République en marche : Nous devons porter sur eux, en fonction de la gravité de leur maladie, un regard attentif. Sur ces deux derniers sujets, le gouvernement sortant est resté totalement inactif. Pour ma part, j’ai d’ores et déjà abordé le sujet avec le ministre de la Justice.

Candidats de la 6ème circonscription



Christine Labrousse, La France Insoumise : Nous sommes pour la libération des prisonniers basques pour raison médicale, comme le prévoit la loi.

Maider Arosteguy, Les Républicains : La loi autorise déjà la libération de détenus gravement malades.

Stéphane Alvarez, Union des démocrates et indépendants : Oui. C’est un simple respect de la dignité humaine.



Sylviane Alaux, Parti socialiste : Bien évidemment et, bien souvent, j’ai rappelé au Gouvernement qu’il fallait que la France respecte ses propres lois en la matière.



Vincent Bru, La République en marche : Je suis favorable à la libération des détenus gravement malades car elle est nécessaire au nom du respect de la dignité humaine et pour une justice humaniste. Cette situation devra être constatée par un collège médical impartial.